Les députés Renaissance ont annoncé ce mardi le dépôt d'un texte "début décembre" contre le "fléau" des punaises de lit.Les élus LFI annoncent de leur côté le dépôt d'une proposition de résolution, et réclament la création d'un "service public de la désinsectisation".Les socialistes iront aussi de leur proposition de loi d'urgence.
La psychose s'installe dans les foyers et les médias. Alors que la prolifération des punaises de lit se poursuit en France, notamment en Ile-de-France, les députés ont décidé de s'emparer du sujet. "Avec nos collègues des groupes Démocrate et Horizons (alliés de la majorité à l'Assemblée nationale, ndlr) nous avons décidé de faire de ce sujet une priorité", a déclaré le chef des députés Renaissance Sylvain Maillard ce mardi en conférence de presse à l'Assemblée nationale, évoquant un "fléau". Avec son groupe et ses alliés, ils déposeront un texte "début décembre", qui sera le premier de leur niche parlementaire, a-t-il annoncé.
Cette proposition de loi proposera d'abord de développer des outils statistiques pour quantifier le phénomène. "On a un premier sujet, c'est le recensement du phénomène. Nous ne savons pas aujourd'hui s'il y a plus de punaises de lit qu'en 2019", a déploré Bruno Studer, évoquant par exemple une "obligation de déclaration pour les entreprises qui font des traitements". Le futur texte pourrait permettre de reconnaître le problème comme "une question de santé publique", a expliqué son collègue Robin Reda. Sylvain Maillard a également évoqué la question du "financement" d'un plan de lutte et les questions inhérentes aux "copropriétés".
LFI veut un "service public de la désinsectisation"
En pointe sur le sujet depuis de nombreuses années, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot a également annoncé le dépôt d'une proposition de résolution, accusant le gouvernement de n'avoir jamais voulu "agir sur cette question". Les Insoumis proposent la création d'un "service public de la désinsectisation", qui serait gratuit, notamment pour ne pas laisser les assurances prendre en charge les coûts de désinfection, ce qui risquerait de faire augmenter les prix des contrats. Mathilde Panot soumet aussi l'idée d'investir dans des appareils permettant de traiter les logements et lieux infestés grâce à la chaleur sèche, alertant sur les entreprises ayant recours à des produits chimiques nocifs et inefficaces sur les insectes.
La députée du Val-de-Marne a interrogé la Première ministre à ce sujet lors des Questions au gouvernement, lui soumettant son idée de "service public de désinsectisation". "Les punaises de lit sont un problème national de santé publique, mais vous n'avez rien fait", "j'ai alerté, vous m'avez ri au nez, vous n'avez rien fait", "six ans après, c'est votre inaction qui est largement responsable de cette situation explosive", a-t-elle déclaré, demandant, tout en brandissant une fiole censée contenir des punaises de lit, s'il fallait que "Matignon soit infesté pour qu'enfin, vous réagissiez".
"Il y a des sujets qui ne devraient pas prêter à la polémique et à la division", a répondu Elisabeth Borne, évoquant notamment le dernier plan de lutte interministériel rédigé en 2022. La cheffe du gouvernement a indiqué que l'observatoire national qui devait être créé en septembre 2022 grâce à ce plan afin de collecter des données sur ce phénomène, et qui n'a jamais vu le jour, serait bien mis en place. "Nous sommes déterminés à continuer à agir et amplifier notre action", a assuré la Première ministre, informant d'une réunion prochaine avec l'ensemble des ministères concernés.
Nous sommes déterminés à continuer à agir et amplifier notre action.
Elisabeth Borne
Enfin, les socialistes ont, eux aussi, annoncé la déposition d'"une proposition de loi d'urgence pour protéger les Français contre l'infestation des punaises de lit", a fait savoir le député Arthur Delaporte, porte-parole du groupe à l'Assemblée. Le texte propose notamment d'insérer dans l'ensemble des contrats d'assurance habitation "une garantie contre les risques résultant d'une infestation des punaises de lit", ou d'imposer aux établissements recevant du public d'effectuer une veille et des contrôles sur le sujet. Aussi, il a indiqué que les socialistes allaient écrire à l'ensemble des groupes pour leur proposer de monter un groupe de travail et faire converger leurs différentes propositions sur le sujet.