EUROPEENNES - Tête de liste Place publique-PS aux élections européennes, Raphaël Glucksmann a défendu son projet dimanche au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro. L'essayiste de gauche a prôné une refondation de son camp qui a, selon lui, "délaissé les classes populaires".
Il incarne une partie de la gauche aux élections européennes. L'essayiste Raphaël Glucksmann, devenu à 39 ans la tête de liste de son mouvement, Place publique, ainsi que celle du Parti socialiste pour le scrutin de mai 2019, a défendu dimanche sa vision de la refondation de la gauche lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro.
Celui qui assure "ne pas vouloir faire une carrière politique en France" a accusé la gauche de s'être "trompée depuis trente ans", l'accusant d'avoir "failli" en "délaissant les classes populaires" et en se sentant "plus à l'aise en discutant avec les cercles progressistes". "J'ai l'honnêteté de m'inclure dans la critique, dans cette faillite du logiciel de la gauche", a reconnu l'intellectuel, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.
"Pas que des bobos"
Répondant à certaines critiques formulées par ses opposants, Raphaël Glucksmann a assuré que son combat de refondation n'était pas qu'une "lubie de bobo du 10e arrondissement", en référence à son lieu de résidence. "Il n'y a pas que des bobos parisiens qui nous rejoignent", a-t-il d'ailleurs insisté, expliquant que les conférences organisées avec son mouvement, notamment à Dunkerque et Amiens, avaient montré le contraire.
"Je suis né du bon côté de la barrière socio-culturelle", a toutefois reconnu l'essayiste, "dans un arrondissement cosmopolite qui a plutôt à se réjouir des bienfaits de la mondialisation". Mais ce dernier y voit précisément le symptôme d'une "sécession sociale" entre la gauche et les classes populaires par manque de "structures collectives" permettant d'inscrire dans un même mouvement politique des intellectuels et des ouvriers.
Un projet européen de gauche
Le candidat de gauche a également défendu plusieurs axes dans le cadre des élections européennes, dont la lutte contre le "sentiment d'injustice" fiscale à l'origine, selon lui, du mouvement des Gilets jaunes. "Il faut rétablir le sentiment de justice", a-t-il plaidé, se disant favorable à une hausse de l'imposition des plus riches, "ceux qui payaient l'ISF" avant la transformation de cet impôt. Il s'est dit également favorable à une taxation écologique "dans un cadre global", incluant le kérosène consommé par le trafic aérien à l'échelle européenne, et sortant les politiques écologiques de la règle des 3% de déficit public.
Interrogé sur le financement des retraites, la tête de liste a rejeté l'hypothèse d'un rallongement de la durée du travail, préférant que l'on "récupère 60 à 80 milliards d'euros dans les paradis fiscaux".
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