La bataille des retraites

VIDÉO - Réforme des retraites : "C'est une cocotte-minute", met en garde Clémentine Autain

par Y.R.
Publié le 31 janvier 2023 à 10h42, mis à jour le 31 janvier 2023 à 11h27
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Source : L'Invité Politique

Douze jours après la première journée de mobilisation, les Français sont appelés à poursuivre, mardi 31 janvier, leur opposition à la réforme des retraites.
En dépit de la fermeté de l'exécutif, les syndicats et les oppositions espèrent "au moins autant, voire plus" de monde dans la rue que le 19 janvier.
Invitée de LCI ce matin, la députée LFI (Nupes) Clémentine Autain avertit l'exécutif sur une situation sociale qui pourrait s'embraser.

"On ne peut pas durablement gouverner contre son peuple." Des centaines de milliers de Français devraient à nouveau manifester et faire grève, mardi 31 janvier, contre la très controversée réforme des retraites. Syndicats et oppositions espèrent une mobilisation au moins équivalente à celle du 19 janvier, qui avait rassemblé entre 1,2 et plus de 2 millions de manifestants dans la rue, pour faire pression sur le gouvernement. Et ce, alors qu'Emmanuel Macron a encore jugé, depuis La Haye, aux Pays-Bas, le projet phare de son second quinquennat "indispensable" "pour sauver notre système" de répartition.

"Il n'y a pas de seuil (pour faire reculer l'exécutif, ndlr). On espère que la journée va rassembler plus de personnes, que la mobilisation sera plus grande que la dernière fois. C'est l'objectif qu'on se fixe, au moins autant, voire plus", annonce Clémentine Autain, députée LFI (Nupes) de Seine-Saint-Denis, invitée d'Adrien Gindre sur LCI. "Mais je crois que le gouvernement ferait bien d'entendre, quelle que soit la mobilisation, le rejet des Français de ce report de l'âge à 64 ans." "On a un gouvernement qui s'entête, alors que l'ensemble des syndicats ont dit leur opposition, une majorité dans le pays est opposée (à la réforme), et qu'à l'Assemblée nationale, y compris dans les rangs de la macronie, il n'y a pas de majorité totale", peste-t-elle. 

C'est le gouvernement qui bordélise le pays

Clémentine Autain, députée LFI (Nupes) de Seine-Saint-Denis

Face à la détermination affichée par l'exécutif qui, par le biais de la Première ministre, a affirmé que le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans "n'est plus négociable", faut-il craindre un essoufflement du mouvement social ? "C'est le pari du gouvernement, un pari cynique qu'on peut gouverner contre son peuple, contre l'avis de la majorité des Français et par un discours de fermeté qu'a eu Élisabeth Borne ce week-end. Elle espère prospérer sur deux facteurs", estime la conseillère régionale d'Île-de-France. 

"Le premier, c'est que de faire grève aujourd'hui, dans le cadre de l'inflation (...), est infiniment plus ardu pour les Français", explique-t-elle. "Il faut comprendre aussi que lorsqu'on a deux millions de personnes dans la rue, alors que la majeure partie de la population subit la dureté de la vie, ce n'est pas rien. Il faudrait que le gouvernement l'entende, mais lui, par cynisme, espère que ça rende, du coup, plus difficile la mobilisation. Et, par ailleurs, comme le gouvernement n'arrête pas d'expliquer qu'il ne bougera rien, perdre un jour de salaire face à un gouvernement entêté, c'est plus compliqué", ajoute Clémentine Autain, qui déplore "un calcul encore une fois très cynique" de l'exécutif, mais qu'elle qualifie "de court terme".  

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"C'est une cocotte-minute", met-elle en garde. "Le sondage de l'Ifop ce week-end (daté en réalité du 5 janvier 2023, ndlr) indiquait qu'un Français sur deux est favorable à une mobilisation de type Gilets jaunes dans les semaines qui viennent." 

Avant de répondre au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait accusé, dans Le Parisien, Jean-Luc Mélenchon et la Nupes de "ne chercher qu'à bordéliser le pays." "C'est le gouvernement qui bordélise le pays", rétorque la députée LFI.  "S'il n'avait pas fait ce projet de loi, pas eu cette idée complètement folle d'imposer une immense régression à la majorité des Français, notamment aux plus modestes et aux femmes, vous n'auriez pas deux millions de personnes dans la rue."


Y.R.

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