Clémentine Autain était l'invitée du Grand Jury LCI-Le Figaro-RTL ce dimanche.La députée LFI-Nupes a évoqué la réforme des retraites à deux jours d'une nouvelle mobilisation.L'élue de Seine-Saint-Denis est revenue sur ce qu'elle décrit comme un "déni démocratique" de la part de la majorité présidentielle.
Cela fera bientôt six mois que le projet rythme l'actualité politique. Et mobilise à travers la France. La réforme des retraites était à nouveau au cœur du "Grand Jury". Invitée sur le plateau de LCI-Le Figaro-RTL ce dimanche 4 juin, Clémentine Autain a évoqué les "provocations" du gouvernement après la promulgation des décrets d'application, et a appelé de ses vœux à un "vote sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans".
Des "leviers" encore disponibles
D'autant que cette mesure controversée fait partie des deux premiers décrets parus ce dimanche au Journal officiel. Un timing qui interpelle la députée de la 11ᵉ circonscription, "à deux jours d'une grande manifestation", prévue ce mardi à l'appel des syndicats. Une quatorzième journée de mobilisation importante aux yeux de l'élue. Mais si elle a tenu à saluer "l'unité et la détermination" de l'intersyndicale face à un "gouvernement qui ne cesse d'envoyer des bras d’honneur", l'Insoumise a aussi appelé à utiliser "tous les leviers dont nous disposons" pour contrer ce texte en dehors de la rue. À l'heure où la mobilisation s'essouffle, "il va falloir qu'on trouve d'autres biais pour continuer la bataille", a prévenu la députée, pour qui "la messe n'est pas dite". Car parmi ces "leviers", elle compte sur la proposition de loi du groupe Liot, annulant le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Un texte que la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a d'ores et déjà prévenu qu'elle déclarerait irrecevable en invoquant l'article 40 de la Constitution.
Une éventualité qui montrerait la "méfiance" de l'exécutif. "Le pouvoir utilise toutes les manipulations, toutes les magouilles, toutes les fourberies parlementaires pour empêcher l'Assemblée nationale de voter", s'est-elle indignée. Preuve que "le pouvoir redoute ce vote, parce qu'il sait qu'il est minoritaire dans l'enceinte de l'Assemblée nationale". Une situation qui lui donne le sentiment "que notre régime politique est en état de mort cérébrale". "La Macronie, qui prétendait faire un barrage républicain, fait aujourd'hui un barrage à la République", a lâché celle qui avait dénoncé un "déni démocratique". Tout en reconnaissant que c'est le fonctionnement même de la 5ᵉ République qui "donne davantage de pouvoir à l'exécutif". Appelant "solennellement" la présidente de l'hémicycle à ne pas contrer la proposition d'abrogation de la réforme, Clémentine Autain a prévenu que l'appel à l'article 40 amènerait le gouvernement dans une "dérive anti-démocratique évidente". "C'est quoi, la suite du film ?"
Et quid de l'abrogation du texte dans l'éventualité de l'arrivée au pouvoir de la gauche en 2027 ? Pour Clémentine Autain, il faut même aller plus loin. "Au sein de la Nupes, notre horizon, c'est la retraite à 60 ans", a-t-elle souligné, insistant toutefois sur "la question du rythme avec lequel nous y arriverons". Mais une victoire est encore loin d'être atteinte, tant le camp de la Nupes semble d'ores et déjà se fracturer. Tandis que Jean-Luc Mélenchon a adoubé François Ruffin, sa collègue a tenu à noter que son parti "n'a pas décidé pour l'instant de le soutenir". Et de conclure sur son "obsession" actuelle. "Savoir si nous serons capables, collectivement, d'avoir une candidature de rassemblement de la Nupes".
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