VIDÉO - Réforme des retraites : pour Bayrou, elle est "améliorable"

M.L
Publié le 11 janvier 2023 à 10h39

Source : TF1 Info

La Première ministre Elisabeth Borne a présenté mardi le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Un texte qui peut encore être "enrichi", assure sur LCI le président du MoDem François Bayrou.
"Un travail de bonne foi" a déjà été conduit avec les syndicats, a-t-il estimé.

Si l'exécutif s'apprête à faire avancer coûte que coûte sa réforme des retraites, dont les grands axes ont été détaillés mardi, des "marges de progrès" existent, a affirmé sur LCI François Bayrou, le Haut-commissaire au Plan et président du MoDem. "Bien sûr le gouvernement va défendre son projet, peut-être l'enrichir", a estimé ce soutien d'Emmanuel Macron, invité de l'Interview politique. Mais selon lui, rien ne sera concédé sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans à l'horizon 2030, contre 62 aujourd'hui.

"Il faut que ce soit une réforme juste, perçue comme telle", a argué le secrétaire général du Conseil national de la refondation (CNR). "Je pense qu'elle est améliorable", a-t-il estimé, annonçant "une discussion parlementaire ardue" et "un dialogue avec les Français". Le gouvernement a d'ores et déjà "évité l'écueil dangereux de faire une réforme brutalement, à l'emporte-pièce" et concédé des avancées dans la concertation avec les syndicats, a-t-il assuré. "On a pu progresser avec les organisations syndicales, sur les carrières longues, la pénibilité. Il y a eu un travail de bonne foi conduit. Je crois que les responsables syndicaux le reconnaissent. On a fait des pas en avant", a défendu François Bayrou. 

Le recul de l'âge de départ, un point incompressible

Parmi les points d'amélioration possibles de la réforme, il est revenu sur sa proposition d'augmenter les cotisations patronales pour financer le système des retraites, pourtant déjà retoquée par l'exécutif. "Mon idée n'est pas de gêner le gouvernement, mais de chercher une solution pour que dans les semaines où ce débat va se développer, (...) on puisse regarder s'il y a des marges de progrès", a-t-il poursuivi. "Il ne s'agit pas de faire contribuer les patrons, mais les entreprises", à hauteur "d'environ 0,7% de la masse salariale", a expliqué le maire de Pau, qui estime que "l'on peut progresser dans la définition de ce texte".

Elisabeth Borne et ses ministres ne devraient pas pour autant revenir sur le recul de l'âge légal de départ, a-t-il prédit : "Le gouvernement ne peut pas faire autrement que de défendre ce principe que de voir plus de Français au travail, notamment ceux de plus de 60 ans", a-t-il estimé. "Nous sommes le pays en Europe, et peut-être parmi tous les pays développés, celui dans lequel les plus de 60 ans sont les moins nombreux au travail", a-t-il regretté. Pour cause, "la situation dans laquelle nous sommes n'est pas tenable", a assuré François Bayrou : "Les régimes de retraite vont être en déficit aggravé dans les années qui viennent, le but est d'effacer ce déficit", a-t-il expliqué.

Pour autant, il n'est "pas sûr" que le gouvernement fasse le choix de recourir au 49.3, puisqu'il existe "d’autres articles dans la Constitution pour accélérer l’examen" au Parlement. Et ce, même si le texte de la réforme sera examiné vingt jours seulement à l'Assemblée nationale en première lecture, un délai trop court aux yeux des oppositions. La France insoumise avait d'ailleurs évoqué, il y a quelques mois déjà, la possibilité de présenter 75.000 amendements. Tout est "fait pour empêcher toute discussion, ce n’est pas une bonne démarche", a fustigé François Bayrou, ajoutant que "cette conflictualité est mauvaise"


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