La démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, victime d'un incendie criminel sur fond de tensions autour d'un projet de centre d'accueil pour migrants, suscite de nombreuses réactions politiques.Le JT de TF1 est allé à la rencontre des habitants de la commune, que Yannick Morez veut désormais quitter.
La nouvelle a surpris tout le monde à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). Ce jeudi matin, dans les allées du marché, la démission du maire Yannick Morez alimente les discussions. "Pour nous, c'était un excellent maire et un excellent docteur. Vraiment, on est touchés qu'il s'en aille", affirme une femme interrogée par TF1.
À la boulangerie, Joël a côtoyé le maire à plusieurs reprises. "Déjà, l’autre fois, quand il y a eu l’incendie chez lui, on avait les larmes aux yeux. On est complètement abasourdis", confie-t-il. "Quand on met sa famille en danger et sa vie en danger, on n'a plus envie", poursuit une femme. Un argument qui a pesé dans la décision de l'édile.
"Un terrorisme d'extrême droite"
Depuis que l’État veut construire un centre d’accueil pour migrants près d'une école de la commune, les manifestations et les menaces se sont multipliées contre l'élu. En mars dernier, son domicile a été en partie incendié. Nous l’avions rencontré à l'époque, et il nous confiait se sentir seul. "Encore une fois, l'État n'assume pas vraiment ses projets. Il ne les met pas en avant, il ne les défend pas et il laisse les communes et les élus des communes se débrouiller et essayer de gérer leurs projets, et les maires sont un peu laissés à l'abandon", déclarait-il.
Depuis l’annonce de sa démission, Yannick Morez a reçu de nombreux messages de soutien de la part de maires. Il a été applaudi à l’Assemblée nationale, les députés du Rassemblement national restant de leur côté restés silencieux. "Nous apprenons la démission de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin, victime, lui, de ce qu'il qualifie être un terrorisme d'extrême droite. Et donc, des évènements de cette nature nous interpellent", a lancé à la tribune Jérôme Guedj, député (PS) de l'Essonne. Emmanuel Macron lui-même a dénoncé dans un tweet des attaques "indignes", exprimant sa "solidarité et celle de la Nation". "Ce qui s'est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien", a également déclaré la Première ministre Elisabeth Borne.
Maire de la ville depuis 2017, Yannick Morez, 62 ans, souhaite désormais quitter la commune et son travail. En plus de son maire, Saint-Brevin-les-Pins va donc aussi perdre l’un de ses médecins généralistes.
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