VIDÉO - Retraites : pour Boris Vallaud, Emmanuel Macron est un "forcené retranché à l'Élysée"

par M.L
Publié le 9 avril 2023 à 15h16

Source : Le Grand Jury

Le chef de file des députés socialistes a accusé Emmanuel Macron de "s'obstiner" dans le passage de sa réforme des retraites, en balayant les contestations.
Il a aussi déploré un "coup de force politique" et une "crise démocratique".
Le parlementaire espère encore que le texte sera retoqué par le Conseil constitutionnel, en raison de "de grands motifs d’inconstitutionnalité" selon lui.

En défendant coûte que coûte sa très contestée réforme des retraites, l'exécutif a tenté un "coup de force politique" et récolte une "crise démocratique", a cinglé dimanche le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale Boris Vallaud, invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. L'élu des Landes a décrit Emmanuel Macron comme un "forcené" qui s'enferme dans "l'obstination" et qui est "devenu lui-même le chaos". "Quand vous êtes retranché à l’Élysée et que vous n'écoutez plus que vous-même, je n'ai pas tellement d'autre adjectif que celui-là", a-t-il tancé, en appelant au retrait du texte. 

Le chef de file des députés socialistes a en particulier accusé le chef de l'État d'avoir fait la sourde oreille face aux partenaires sociaux et à la protestation dans la rue. "Il n’a pas compris les Français", a-t-il estimé, accusant aussi l'exécutif de "dévitaliser la démocratie" et de "brutaliser l’institution parlementaire""Je ne crois pas à la possibilité de cette obstination, ça ne vaut pas le coup", a-t-il insisté. Il est aussi revenu sur l'attitude très critique d'Emmanuel Macron vis-à-vis du patron de la CFDT Laurent Berger, en jugeant que "l'humiliation est une forme de méthode du gouvernement".

Quant à Elisabeth Borne, qui a appelé jeudi à respecter "une période de convalescence" dans le pays, "c'est 'Le médecin malgré lui'", a raillé Boris Vallaud. "Elle fait la saignée, puis elle s'étonne", a-t-il ajouté. "Pour panser le malade, il faut peut-être retirer l'écharde qu'on lui a mise dans le pied, c'est le préalable."

"Grands espoirs" dans la décision du Conseil constitutionnel

L'élu socialiste est également revenu sur l'épreuve de feu qui se joue cette semaine pour l'exécutif : le Conseil constitutionnel doit rendre vendredi prochain sa décision très attendue sur la réforme des retraites. Le PS, qui a déposé un recours avec les autres parlementaires de gauche devant les Sages, fonde de "grands espoirs" dans le fait que le texte soit retoqué, à cause "de grands motifs d’inconstitutionnalité", a-t-il assuré.

Il a avancé tout d'abord un "abus de procédure" et un "détournement de pouvoir", en critiquant notamment "le choix du véhicule législatif". "C'est la première fois que l'on adopte une réforme de cette ampleur" avec une loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, et surtout, "ce n'est pas ce que prévoit la Constitution, il fallait une loi ordinaire comme pour toutes les autres réformes des retraites", a-t-il accusé. Boris Vallaud a aussi contesté "la clarté et la sincérité" des débats sur le texte : "il a manqué à la représentation nationale un certain nombre d'informations importantes pour éclairer sa décision". Avant d'ajouter que "la somme de toutes les procédures qui se sont superposées pour empêcher un débat serein et éclairé peut compter", citant en particulier le recours du gouvernement au 49.3

Si le Conseil constitutionnel venait tout de même à valider la réforme des retraites de l'exécutif, "ça demeurerait une très mauvaise loi, brutale et injuste, qu'il faudrait continuer à combattre par d'autres moyens", a aussi estimé le chef des députés socialistes. En cas de promulgation du texte, le PS "prendra acte" de la décision mais cela ne signera "certainement pas" la fin de la lutte. "Le groupe socialiste tient prêt une loi d'abrogation de la réforme d'Emmanuel Macron", a-t-il annoncé. 

Les Sages doivent aussi se prononcer sur une procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) initiée par la gauche, qui veut soumettre à une consultation nationale une proposition de loi limitant l'âge de départ à la retraite à 62 ans. "Il y a matière à valider cette loi référendaire", a jugé Boris Vallaud. 


M.L

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