CHAMBOULE TOUT À DROITE - Invitée de LCI ce dimanche, Marion Maréchal a plaidé pour une "grande coalition" entre la "droite populaire", notamment issue des Républicains, et le Rassemblement national, qui ne "peut pas" selon elle "capter à lui seul l'ensemble" des électeurs.
Elle l'affirme, aucune "ambition personnelle" ne l’anime même si elle se dit prête à "être utile". Invitée de l’émission "En toute franchise" sur LCI, Marion Maréchal a brisé un silence médiatique long de plusieurs mois ce dimanche, une semaine tout juste après les élections européennes, riches d’enseignements et de bouleversements sur la scène nationale. Interpellée "par la situation politique actuelle", elle dit ne pas pouvoir "rester insensible" face à l’état actuel du pays mais l'assure encore : elle n’est pas là "pour faire campagne".
Sans confirmer si elle a glissé ou non un bulletin au nom de Jordan Bardella dans l'urne à l'occasion du scrutin européen, la nièce de Marine Le Pen réaffirme d'ailleurs la distance qui la sépare désormais du Rassemblement national. "Je suis toujours membre du RN mais je n'y œuvre plus", explique-t-elle. Ce qui ne l’empêche pas d’analyser la situation de la droite et de l’extrême-droite, qu’elle aimerait voir se rassembler. "Le RN est indispensable mais n'est pas suffisant", souligne ainsi l'ancienne députée du Vaucluse pour qui "aucun parti seul ne peut aspirer l’intégralité d'un courant politique".
Le RN ne peut pas capter à lui seul l’ensemble des personnalités politiques, des élus ou des électeurs
Marion Maréchal sur LCI
"Clairement" de droite, une droite "nationale, souverainiste, populaire", Marion Maréchal plaide pour un "grand compromis patriotique autour de cette idée de défense de la nation". Un appel du pied à LR, face à Emmanuel Macron qu'elle voit comme "un diviseur" à la tête d’un bloc "progressiste" ? Pas directement pour l’instant, bien qu’elle avance l’idée "d’une grande coalition". Constatant l'échec des Républicains celle qui est aujourd'hui directrice de l'Issep estime que "le RN ne peut pas capter à lui seul l’ensemble des personnalités politiques, des élus ou des électeurs".
"Après tout, dans les grandes familles de droite, il y a des différences notables, parfois dans le rapport à l’Europe, sur l’économie, tout le monde n’a pas les mêmes solutions et n’est pas amener à fusionner", fait-elle valoir. "Ce que je crois en revanche indispensable, c'est que puisse émerger de cette débâcle de LR ce courant de droite qui se structure, qu'il puisse accepter le principe d'une grande coalition avec le RN, en gardant ses spécificités. C’est aussi sein pour le débat démocratique d’avoir ses différences et de pouvoir être stimulés."
Sur la forme, Marion Maréchal juge que ce "compromis patriotique" pourrait "aboutir à des coalitions gouvernementales, pourquoi pas, ou à des alliances de circonstances à des élections, comme ça peut se pratiquer dans d'autres pays, et qui serait la seule solution, eu égard à nos modes de scrutin, pour contrer le grand projet progressiste qu'est en train de mettre en place Emmanuel Macron".
Je cherche absolument à éviter d’imposer aux Français une guerre familiale
Marion Maréchal sur LCI
Mais Marine Le Pen est-elle à ses yeux la mieux placée pour amorcer cette union de la droite nationaliste ? Marion Maréchal dit avoir été "impressionnée" par sa tante et jure ne pas chercher "à pointer du doigt la responsabilité" de la présidente du RN. "Non, Marine Le Pen n’a pas fait son temps", appuie-t-elle, tout en évoquant le besoin d’avoir "plusieurs pièces dans le puzzle". Se voit-elle dès lors comme l’une des pièces de ce puzzle ? À la tête d’un nouveau mouvement politique par exemple ?
"Je cherche absolument à éviter d’imposer aux Français une guerre familiale", répond-elle. "Après le père contre la fille, la nièce contre la tante… Vu la situation, je trouverais ça pathétique. J’aurais honte de faire ça. Il est hors de question que je me retrouve en conflit ou en duel avec Marine Le Pen. Je ne ferai jamais ça. En revanche, je peux avoir un couloir différent, qui ne soit pas un couloir d’opposition, pas un affrontement, et qui puisse contribuer à atteindre le même objectif."
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