Lors d'un meeting à Strasbourg, Emmanuel Macron a dénoncé le projet de Marine Le Pen en reprenant une phrase restée célèbre : "Le nationalisme, c'est la guerre".Petit rappel de son contexte.
Ces quelques mots prononcés mardi soir par Emmanuel Macron lors d'un meeting devant la cathédrale de Strasbourg, lors de la présentation de son projet européen, ont peut-être eu une résonance pour ceux qui les ont entendus, les plus vieux comme les plus jeunes.
"Le nationalisme, c'est la guerre", a scandé le candidat, qui voulait ainsi illustrer les risques induits, selon lui, par une victoire de Marine Le Pen le 24 avril prochain. Le président sortant estime que sa concurrente défend un projet "où se cache la sortie de l'Europe, cette Europe de paix qui est une conquête des huit dernières décennies", et qu'un retour du nationalisme, notamment en France, sera aussi celui "de la guerre".
Une référence à François Mitterrand
Emmanuel Macron l'a précisé : il s'agit d'une référence à un discours prononcé par François Mitterrand, et resté pour la postérité comme l'un des plus célèbres de l'ancien chef de l'État socialiste.
"Ce projet nationaliste, et je le dis ici, à quelques mètres de là où François Mitterrand a prononcé ces mots, parmi les derniers de son dernier mandat : 'le nationalisme, c'est la guerre'. Et donc oui, le projet de l'extrême droite, c'est un projet de sortie du conseil de l'Europe, c'est-à-dire de notre socle de valeurs et de droits. Sortir du conseil de l'Europe, c'est sortir de l'Union européenne, puisqu'il en est le principe fondateur", a déclaré Emmanuel Macron à Strasbourg.
“Le nationalisme, c’est la guerre !” @EmmanuelMacron cite François Mitterrand sur une place du château à #Strasbourg bondée venue entendre son discours sur l’Europe. C’est grâce à l’Europe que nous construirons la paix. 🇺🇦 🇪🇺 🇫🇷 pic.twitter.com/NI8AIbD8tL — Ilana Cicurel (@ilanacicurelrem) April 12, 2022
Les adieux de Mitterrand au Parlement européen
Le discours auquel fait référence Emmanuel Macron a été tenu par François Mitterrand le 17 janvier 1995, et constitue une forme de testament politique de l'ancien président adressé non seulement aux Français, mais à l'ensemble des partenaires européens de la France.
"II faut vaincre ses préjugés", avait alors déclaré François Mitterrand devant les députés européens, racontant, à travers sa propre histoire, comment sa génération, qui avait vécu deux guerres mondiales, avait dû dépasser les sentiments nationalistes pour préparer la paix. "Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu'une règle s'imposera, Mesdames et Messieurs : le nationalisme, c'est la guerre", avant dit l'ancien président. Ajoutant : "la guerre, ce n'est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir et vous, Mesdames et Messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de cet avenir".
« Le nationalisme, c’est la guerre. » Le discours - testament de Mitterrand devant le Parlement européen en janvier 1995. Demain @vonderleyen sera à Kiev. Un jour, Ukrainiens et Russes seront-ils aussi réconciliés que Français et Allemands aujourd’hui ? pic.twitter.com/KTWP0cJH0H — Darius Rochebin (@DariusRochebin) April 7, 2022
Les références à François Mitterrand se sont multipliées au cours de cette campagne présidentielle. Lors de son unique meeting avant le premier tour, Emmanuel Macron avait déjà employé des formules associées à l'ancien président socialiste, assurant qu'il n'y a "pas plus puissant que la force tranquille de la fraternité", et vantant "une France unie qui est celle qui se regarde en face, dans sa pluralité".
L'électorat de gauche, qui a pour l'essentiel voté Jean-Luc Mélenchon le 10 avril et comprend le plus grand nombre d'abstentionnistes potentiels au second tour, est l'objet des attentions des deux candidats en lice, Emmanuel Macron comme Marine Le Pen.
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TF1 Info