Le 13H

VIDÉO - "Il hurlait 'je vais te défoncer la gueule'" : un maire de la Vienne raconte son agression

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Bastien Augey, Cécile Madronet, Pascal Schely
Publié le 20 novembre 2023 à 18h15

Source : JT 13h Semaine

À l'ouverture de leur congrès annuel ce lundi, sept maires sur dix disent avoir été victimes d'incivilités.
2.387 insultes, menaces ou agressions ont été comptabilisées depuis le début de l'année, soit 15% de plus que l'an dernier.
Agressé vendredi dernier parce qu'il avait des reproches à formuler à un agent municipal, le maire de Verrières, dans la Vienne, témoigne auprès de TF1.

"Maires en résistance" en Une de Corse-Matin, "Cette violence qui les épuise" pour Le Télégramme... Ce lundi 20 novembre, jour d'ouverture du 105e congrès de l’Association des maires de France, au titre lui-même évocateur ("Communes attaquées, République menacée"), la presse quotidienne régionale fait écho à une statistique inquiétante : en 2023, sept maires sur dix disent avoir été victimes d'incivilités. Depuis le début de l'année, 2387 insultes, menaces ou agressions contre des élus ont été comptabilisées, soit 15% de plus que l'an dernier. 

Parmi eux, Dominique Brunet, maire (SE) de Verrières (Vienne), qui a été agressé vendredi dernier parce qu'il avait des reproches à formuler à un agent municipal. "Il hurlait, tapait sur la porte et la secouait dans tous les sens. Il hurlait 'je vais te défoncer la gueule'. Franchement, j'ai 56 ans bientôt, et je n'ai jamais vécu des moments de peur aussi intenses. Je tremblais de partout", témoigne l'édile auprès de TF1. Pas d'atteinte physique ici, mais à cause du choc psychologique, le maire a été hospitalisé le soir même. Sa mésaventure symbolise, selon lui, un climat de plus en plus difficile : "On ressent certaines irritations, et les premiers à supporter ce désordre aujourd'hui, ce sont les élus locaux."

À Saint-Brevin (Loire-Atlantique), le maire a même démissionné au mois de mai dernier. Sa voiture et son domicile avaient été incendiés à cause d'un projet de centre pour migrants. À Magnières (Meurthe-et-Moselle), Édouard Babel avait, lui, été roué de coups au sol en juin, pour avoir essayé d'interrompre un anniversaire trop bruyant. "J'ai fermé les yeux, j'étais tétanisé. J'ai eu la peur de ma vie", confiait-il peu après à TF1.

"Aujourd'hui, les injures font presque partie du quotidien des maires, nous assure Murielle Fabre, secrétaire générale de l'Association des maires de France (AMF) et maire de Lampertheim (Bas-Rhin). Aujourd'hui, d'une manière générale, si un habitant n'est pas d'accord avec vous, il va vous insulter, comme si c'était absolument normal." Selon la dernière enquête du centre de recherche politique de Sciences Po (Cévipof) dévoilée dimanche, le rythme de démissions est passé de 350 par an, lors de la précédente mandature, à 450 aujourd’hui, soit 1.300 défections au total depuis juin 2020.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Bastien Augey, Cécile Madronet, Pascal Schely

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