INTERVIEW - Invité ce lundi matin d'Elizabeth Martichoux sur LCI, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a évoqué le risque de désorganisation due au Covid-19. Il a développé plusieurs leviers pour permettre la continuité pédagogique.
Ce lundi, c'est une rentrée placée à haut risque pour un peu plus de 12 millions d'élèves. En effet, l'explosion des contaminations de Covid-19, en partie due à la contagiosité du variant Omicron, fait craindre un large rebond épidémique dans le milieu scolaire. D'après le conseil scientifique, outre les plus jeunes, les professeurs pourraient être très impactés. Le 23 novembre, l'instance alerte sur l'absence d'"au moins" un tiers des enseignants pendant le mois de janvier, en raison du virus. Soit environ 240.000 professeurs sur 800.000 en France.
Sur 100 professeurs absents, 9 peuvent être remplacés
Invité sur LCI ce lundi 3 janvier, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer concède le risque et veut l'anticiper. "On a une capacité de 9% de remplacement dans l'école primaire", indique-t-il face à Elizabeth Martichoux. Sur 100 professeurs, 9 peuvent être ainsi remplacés. "On va essayer de monter jusqu'à 12% de capacité", prévient le membre du gouvernement qui veut accentuer le recrutement des jeunes retraités de l'Éducation nationale et des contractuels. L'objectif : faciliter la continuité pédagogique et éviter à tout prix de fermer les classes.
👉 Les prochaines semaines difficiles ? 🗣️ @jmblanquer "Nous sommes en train de nous organiser pour avoir une continuité de la pédagogie. Nous arriverons à traverser ce mois de janvier." 📺 #LesMatinsLCI | @EliMartichoux pic.twitter.com/o4NyNdpN78 — LCI (@LCI) January 3, 2022
"On a des vacataires volontaires qui ont pris leur retraite il y a un an, deux ans ou trois ans, peut-être un peu plus, liste Jean-Michel Blanquer, sans citer leur nombre exact. On parle évidement de plusieurs centaines par académie." De l'autre, les contractuels "qui n'ont pas réussi leur concours, mais ont des aptitudes à l'enseignement" se joindront à la danse. "Ils seront appelés momentanément, comme depuis le mois d'avril dernier", indique le ministre.
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D'après le nouveau protocole scolaire dévoilé ce dimanche, le gouvernement suspend également les formations des professeurs pendant le mois de janvier. "L'enseignement à distance peut-être déclenché dans tous les cas", prévient Jean-Michel Blanquer, pour qui, ces nouvelles règles sanitaires dureront "au moins jusqu'à la fin janvier".
"On arrivera à passer ce mois"
L'absentéisme des professeurs, parmi les professions les plus vaccinées et les moins contaminées, selon le ministre, peut "évidemment créer de la désorganisation. Je ne nie pas que le mois de janvier sera un peu tendu, assume-t-il. Mais ce constant est vrai pour toutes les activités de la nation (...) On arrivera à passer ce mois. Nous sommes préparés à répondre à cela."
Ce lundi, plusieurs syndicats ont déjà déposé un préavis de grève, comme le SNES-FSU et le syndicat Sud éducation Paris. Tous, protestent contre les "trop minces" précautions sanitaires dans les écoles. Ils demandent une meilleure communication sur la vaccination et l'accélération de la mise à disposition des capteurs CO2 dans les classes.