DÉPLACEMENT - Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus ce vendredi matin à Dijon, presque un mois après les violences survenues dans la ville. Après une brève allocution, le successeur d'Edouard Philippe a été interpellé par des habitants.
Près d'un mois jour pour jour après les violences à Dijon, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus ce vendredi dans la ville de Côte d'Or. Le chef du gouvernement s'est dit "scandalisé" par "des comportements inadmissibles" survenus à Dijon, où il a fait le déplacement "pour soutenir l'action et le combat contre toute forme de violence, toute forme de communautarisme qui porterait atteinte aux valeurs de la République".
"Dans cette société rongée par des tendances inadmissibles, vous êtes au cœur du pacte républicain et démocratique que plus que jamais l'État a bien l'intention de défendre avec la détermination qui s'applique aux causes les plus essentielles de notre démocratie", a souligné le chef du gouvernement dans une brève allocution après une visite à l'hôtel de police.
"Je suis venu vous dire le total engagement, la totale détermination du président de la République, du gouvernement de la République, à défendre celles et ceux qui sont agressés, au premier rang desquels les femmes et les hommes dont c'est la mission d'assurer la protection des autres et de la société", a-t-il ajouté.
Un habitant évoque "un dysfonctionnement"
Après son allocution, Jean Castex a échangé brièvement avec quelques Dijonnais. L'un d'eux n'a pas hésité à confronter le nouveau Premier ministre à la "réalité" à laquelle il explique avoir, avec des dizaines d'habitants, fait face le week-end du 12 au 15 juin dernier.
"Il faut que les choses soient dites à un moment, on ne remet ni l'institution ni la police en cause , mais à un moment donné, il y a eu un dysfonctionnement, il faut le reconnaître. C'est juste ça que les gens ont envie d'entendre. Si vous dites l'inverse, ce n'est pas audible", a pointé cet homme, visiblement agacé, mais sans jamais haussé le ton. "La vérité vraie, c'est que pendant 72 heures, les gens ici ils ont été abandonnés", a-t-il notamment également lancé.
Jean Castex, après s'être montré à l'écoute, lui a répondu que "les accusés" n'étaient "certainement pas les forces de l’ordre", assurant être venu porter un "message d'apaisement".
Deux nouvelles mises en examen jeudi
Les violences dans le quartier dijonnais des Grésilles et à Chenôve, en proche banlieue , avaient eu lieu du 12 au 15 juin après une série d'actions de représailles lancées par des membres de la communauté tchétchène qui voulaient se venger de l'agression d'un adolescent qu'ils imputaient à des dealers des Grésilles.
Deux personnes supplémentaires, deux hommes âgés de 32 et 27 ans demeurant dans la région, déjà condamnés et qui étaient placés sous contrôle judiciaire dans le cadre d'autres dossiers, ont été mises en examen et placées en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur les violences survenues mi-juin à Dijon, a annoncé le parquet jeudi soir.
Ils font partie d'un groupe de de six personnes qui avaient été placées en garde à vue depuis mardi, dont deux autres ont été relâchées faute de charges suffisantes pour les mettre en cause. Les deux dernières restent en garde à vue, a précisé le procureur de la République à Dijon, Éric Mathais, dans un communiqué.
Les faits de violence reprochés aux deux mis examen "semblent à l'origine de ce dossier", selon le magistrat. Ils avaient été commis dans la nuit du 9 au 10 juin "à l'encontre de victimes issues de la 'communauté dite Tchétchène', par un groupe de personnes 'désignées comme d'origine maghrébine'". Ces deux mises en examen s'ajoutent à six autres survenues entre le 20 juin et le 3 juillet dans le cadre de cette information judiciaire - trois personnes ayant alors été incarcérées et trois autres placées sous contrôle judiciaire, selon la même source.