Vols à l'étalage : davantage de personnes âgées dérobent du "beurre" ou un "morceau de fromage"

TF1 | Reportage Léa Merlier, Corinne Chervreton
Publié le 28 décembre 2022 à 11h23

Source : JT 20h Semaine

Le nombre de vols à l'étalage explose en raison de l'inflation.
Plus 17 % de plaintes ont été enregistrées sur les huit premiers mois de l'année.
Le 20h de TF1 a enquêté sur ce fléau qui oblige les commerçants à prendre de nouvelles mesures de sécurité.

Dans un sac ou directement sous le manteau, aucun produit n'échappe aux voleurs. Exemple, dans ce magasin, un homme vole une bouteille de shampoing, alors qu'il est filmé par une caméra cachée, comme on peut le voir dans la vidéo en tête de cet article. 

Dans les allées de son supermarché, Ludovic Jouaud, directeur à E. Leclerc Cap Sud, à Saint-Maur (Indre), est confronté à des individus quasi-professionnels. Mais depuis un an, en raison de l'inflation, il y a de nouveaux profils de voleurs. "A l'heure actuelle, c'est plus une personne âgée, une personne retraitée, [qui dérobe] sa plaquette de beurre, son morceau de fromage, sa tranche de jambon, des produits basiques qui connaissent une petite hausse", précise-t-il au micro de TF1.

De nouveaux systèmes de sécurité

Entre le mois de janvier et le mois de cette année, les plaintes des magasins pour vols à l'étalage ont augmenté de 17 % dans notre pays. Alors, les caissières redoublent de vigilance. En rayon, les supermarchés s'équipent par exemple d'antivols sur les bouteilles d'alcool. Et des modèles existent actuellement pour presque tous les produits.

"La demande la plus importante en France maintenant vise à protéger les boîtes de conserve", indique Jacky Thoonsen, gérant de Thoonsen. Mais aussi, le saucisson ou encore les canettes. "Pour 30 euros d'anti-vols, je protège 250 euros de marchandises pendant dix ans", assure-t-il.

Ces vols représentent des pertes significatives pour les commerçants. Certaines enseignent n'hésitent donc pas à aller plus loin. Elles font appel à l'intelligence artificielle. Les caméras sont équipées d'un logiciel qui repère les gestes suspects des clients. "Par exemple, un objet qu'on va mettre dans la poche ou alors quelqu'un qui glisse un objet sous sa poussette", précise Jéremy Voisin, directeur commercial chez ISS Partners.

Avec la complicité du supermarché, nos reporters ont organisé une simulation de vol. Deux tablettes de chocolats sous le manteau, c'est précisément le mouvement que la caméra détecte. En quelques secondes, le directeur est alerté, l'extrait vidéo est envoyé directement sur son téléphone.

Aujourd'hui, ce dispositif est encore en rodage. Mais l'installation technologique a permis de faciliter le travail en équipe. Les voleurs encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. En réalité, les plaintes sont rares, car dans la plupart des cas, le montant des produits volés s'élève à quelques euros.


TF1 | Reportage Léa Merlier, Corinne Chervreton

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