NANARD – Bernard Tapie annonce dimanche dans une interview au JDD son intention de revenir en politique pour contrer le FN. L'occasion de se pencher sur la manière avec laquelle il attaquait frontalement Jean-Marie Le Pen à la télévision dans les années 1990.
"Personne ne peut contester mes succès passés face au FN", clame Bernard Tapie dans l'interview au
JDD
par laquelle il annonce son inattendu retour en politique. Pour l'ancien député des Bouches-du-Rhône, droite et gauche font actuellement "une erreur" en promettant l'"apocalypse si le FN arrive au pouvoir", car ceux qui votent pour ce parti ont "déjà, à tort ou à raison, le sentiment de la vivre". Que faisait-il, lui, face au parti d'extrême droite lorsqu'il faisait de la politique au début des années 1990 ? Le moins que l'on puisse dire est qu'il y allait franco face à Jean-Marie Le Pen.
"C'est pas parce que vous êtes une grande gueule que ce que vous dites est vrai !"
Le premier débat télévisé entre les deux hommes, en 1989 sur TF1, est ainsi resté dans les annales. Qualifié de "matamore", de "grotesque" puis de "pitre" par le patron d'alors du FN, Bernard Tapie, qui s'était proposé au débotté pour venir l'affronter, ne se démonte pas. Au contraire : il réplique sur le même terrain. Dans cet extrait de l'émission de France 2 "Un jour un destin" consacrée à l'homme d'affaires, on peut notamment revoir "Nanard" asséner à son adversaire un "C'est pas parce que vous êtes une grande gueule que ce que vous dites est vrai !". Les deux hommes finissent même par sembler être à deux doigts d'en venir aux mains.
Il faut dire que pour se forger son image de pourfendeur du Front national, Bernard Tapie ne mâchait pas ses mots. Lors d'un meeting pour les régionales en Paca, en 1992, Il s'était ainsi attiré une plainte de Jean-Marie Le Pen pour une formule choc insultant les électeurs du FN tout en appelant à les comprendre : "Si Le Pen est un salaud, ceux qui votent pour lui sont des salauds".
On achève bien sûr ce rapide tour d'horizon par la fameuse affaire des gants de boxe que Paul Amar, faisant référence au débat "houleux" de 1989, avait cinq ans plus tard sorti "par précaution" avant un nouveau débat Tapie-Le Pen dans le cadre de la campagne des européennes (
ce qui avait valu au présentateur du JT son éviction
). La moue boudeuse et la réplique cinglante de Bernard Tapie – "c'est sérieux, la politique" – sont restées un symbole de sa première carrière politique.
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