POLEMIQUES – En marge de la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui a réuni entre 20.000 et 50.000 personnes samedi à Nantes, un millier de "casseurs" ont vandalisé le mobilier urbain. Ils s'en sont aussi pris aux policiers et à quelques journalistes. Pendant que le personnel de la ville répare les dégâts, la classe politique, elle, cherche un coupable.
Après la violente contestation, place aux accusations. La manifestation rassemblant entre 20.000 et 50.000 personnes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a dégénéré samedi à Nantes. Des "casseurs" ont en effet saccagé un poste de police , une agence du groupe Vinci (concessionnaire du projet d’aéroport) et plusieurs vitrines de magasins. Huit policiers ont par ailleurs été blessés. Si l'ultra-gauche est la première à être désignée coupable , les politiques ont chacun leurs responsables.
> Les Black Blocs, coupables n°1
"Un millier d'individus de l'ultra-gauche, ainsi que des Black Blocs, très violents, se sont livrés à des exactions et à des violences intolérables", a déclaré Manuel Valls à propos des débordements . Et d'assurer : "Ils voulaient casser des policiers et du gendarme". Le ministre de l'Intérieur, comme la plupart des élus nationaux et locaux, partagent ce constat et accusent l'extrême gauche radicale. Ils ciblent plus particulièrement les Black Blocs, ces groupuscules de jeunes issus de la plupart des pays européens, cagoulés et vêtus de noir, qui se montrent très violents.
> Les organisateurs trop "complaisants"
Tout comme Manuel Valls, le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a renvoyé les organisateurs de cette manifestation (et notamment Julien Durand, porte-parole de l'Acipa ) à leurs responsabilités. "J'en veux à tous ceux qui ont une certaine complaisance par rapport à ces faits parce qu'on les avait prévenus, on leur avait demandé de suivre des circuits, d'encadrer les manifestants", a déclaré Patrick Rimbert."Il y a eu un espèce de laisser-aller, quasiment de la complaisance", a-t-il insisté, précisant néanmoins qu'il déposerait une plainte "contre X".
> Un gouvernement "laxiste" et "fautif"
La droite, elle, fait feu sur la majorité et dénonce une réaction trop "légère" de la part du gouvernement. Malgré un dispositif des forces de l'ordre très important et l'utilisation d'une grande quantité de grenades lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canons à eau, nombreux sont les élus UMP qui accusent Manuel Valls de "laxisme". Dans un communiqué, Rachida Dati estime ainsi que le ministre de l'Intérieur "essuie encore un nouvel échec". "Comme d'habitude, il est dans le commentaire après coup et pas dans l'action et la prévention", juge-t-elle. "La ville du Premier ministre Ayrault dévastée. Même là, Valls est incapable d'organiser la sécurité... ", a quant à elle, posté Nadine Morano sur Twitter.
> EELV et le soutien de Cécile Duflot
Même si la ministre du Logement a soutenu cette manifestation sans pouvoir prédire les débordements, certains la désignent, elle et son parti, comme responsable des violences. "Les casseurs de l'extrême gauche soutenus par Dufflot et dénoncés par Valls. Où est la cohérence de ce gouvernement discrédité et usé ?", s'interrogeait ainsi sur Twitter Eric Ciotti , député UMP des Alpes-Maritimes. Dans un communiqué , EELV a pourtant tenu à distinguer "la rencontre entre des dizaines de milliers de manifestants pacifiques" et "la présence d’éléments perturbateurs". Le parti condamne d'ailleurs "fermement les dégradations et les actes de violences en marge de la manifestation". Pour désigner le coupable, il y a donc le choix.
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