Incidents au Stade de France : le fiasco prend une tournure politique

par Maëlane LOAËC
Publié le 30 mai 2022 à 16h35
JT Perso
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Source : TF1 Info

L'opposition a vivement critiqué le dispositif de sécurité mis en place samedi pour la finale de la ligue des champions.
La gauche pointe la responsabilité des policiers, quand la droite et l'extrême-droite mettent en cause des délinquants qui seraient issus du département.
Les ministres de l'Intérieur et des Sports seront auditionnés cette semaine devant les deux parlements.

"Nous sommes capables d'organiser de grands événements sportifs", a assuré sur RTL ce lundi la ministre des Sports, après les incidents qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions au Stade de France samedi. Une affirmation dont l'opposition doute largement. À tel point qu'Amélie Oudéa-Castéra sera auditionnée cette semaine par l’Assemblée nationale et le Sénat, aux côtés de son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

De tout bord, les opposants au gouvernement ont rapidement déploré les scènes de chaos ayant entouré la rencontre et vivement critiqué le dispositif de sécurité mise en place. Sans pour autant avancer les mêmes arguments, à commencer par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. 

"Inquiétant"

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Éric Zemmour, patron de Reconquête! et candidat dans le Var, a déclaré pour sa part sur Europe 1 lundi voir dans ces débordements le symbole d'un "quinquennat de l'avènement de racailles qui font la loi" en Seine-Saint-Denis. Il a accusé Gérald Darmanin, qui avait initialement pointé la responsabilité de supporteurs anglais sans billets, de mentir. "Il suffisait de voir 30 secondes des soi-disant supporters anglais pour voir qu'ils n'étaient ni anglais ni supporters, que, en revanche, ils étaient banlieusards, pillards, voleurs et tutti quanti", a-t-il estimé. 

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a également commenté les incidents de samedi soir sur CNews, en dénonçant "l'ensauvagement de la société". "Nous sommes la risée du monde", a-t-il ajouté. 

Le président du département indigné par l'extrême droite

"Je n'accepte pas que l'extrême droite se déchaîne contre son objet de haine favori, la Seine-Saint-Denis et ses habitants, je n'accepterai pas que nous soyons les boucs émissaires", a réagi en réponse Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. 

"On découvre que dans ce type d'évènements, il y a quelques dizaines, centaines de voyous venus de l'Ile-de-France qui se donnent rendez-vous ? (...) Ce ne sont pas ces quelques centaines d'individus qui font le poids par rapport à ces dizaines de milliers, potentiellement, de spectateurs qui n'avaient pas de billets.", a-t-il aussi argué, réclamant "une enquête rapide, transparente et approfondie sur ces dysfonctionnements"

Le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands évènements sportifs, a lui aussi indiqué dans un communiqué qu'il allait demander "l'ouverture d’une commission d’enquête parlementaire" au Sénat. Mais en appuyant pour sa part sur la présence de fauteurs de trouble franciliens. 

"Quand j'entends 300 à 400 jeunes des banlieues ont pu rentrer sans billet et surtout sans contrôle dans ce stade, quand on se rappelle qu'il y a eu des évènements en 2015 qui ont coûté la vie à des compatriotes, c'est scandaleux", a-t-il jugé lundi sur CNews, référence aux propos du préfet de police Didier Lallement, selon qui "300 à 400 jeunes issus des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis ont [...] également tenté de forcer le dispositif"

Le gouvernement se félicite d'avoir empêché un drame

Il a obtenu ainsi que la commission des Affaires culturelles du Sénat - en charge des sports - auditionne cette semaine Amélie Oudéa-Castéra et Gérald Darmanin. Les deux ministres seront aussi entendus à l'Assemblée nationale. Au sortir d'une réunion ministérielle ce lundi matin, le ministre de l'Intérieur a justifié de son côté le fiasco de samedi soir par la "désorganisation dans l'accueil des supporters britanniques", dont la présence était selon lui "surnuméraire" ainsi qu'une "fraude massive, industrielle, organisée de faux-billets", "le mal racine" selon lui. 

"Les décisions prises ont empêché qu'il y ait des décès", a-t-il souligné, répétant son soutien au préfet de police. "Je trouve assez bas et extrêmement déplacé d'attaquer les services de police et singulièrement le préfet de police", a-t-il souligné. Quant aux prochaines compétitions qu'hébergera la France - la coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024, la "comparaison est disproportionnée", a-t-il assuré. 

Clément Beaune a estimé de son côté que les critiques ne laissaient rien au hasard au vu du calendrier des législatives, dont la campagne officielle a commencé ce lundi. Invité sur France 2, le ministre délégué chargé de l’Europe a reconnu un "loupé manifeste" mais a renvoyé dos à dos les critiques de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qui instrumentalisent "à l'évidence" ces débordements : "Ils accusent, tout de suite, et chacun dans son rôle le plus stérile et polémique : les jeunes des quartiers pour l'extrême droite, les méchants policiers pour l'extrême gauche".


Maëlane LOAËC

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