Violences conjugales : Bergé s’en prend à la Nupes, suscitant la pagaille à l’Assemblée et le rappel à l’ordre d’Obono

Publié le 4 octobre 2022 à 17h34

Source : Sujet TF1 Info

En défendant le bilan du gouvernement dans la lutte contre les violences conjugales, Aurore Bergé s'en est pris à la Nupes, empêtrée dans les affaires Quatennens et Bayou.
Invectivant les auteurs de violences, ceux qui les défendent et ceux qui les dénoncent sans passer par la case justice, la députée de la majorité a provoqué la pagaille sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Se doutait-elle que ses propos créeraient une telle pagaille ? Ce mardi 4 octobre lors des questions au gouvernement, la cheffe du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale a pris la parole pour défendre les femmes victimes de violences conjugales et l'action du gouvernement en la matière, au moment où le mouvement MeToo célèbre ses 5 ans, et le Grenelle contre les violences conjugales ses trois ans. Mais elle en a surtout profité pour faire passer quelques messages à la gauche, traversée ces dernières semaines par les affaires Quatennens et Bayou.

"Depuis plusieurs semaines, on loue la vertu de celui qui reconnaît des faits de violences conjugales", a déclaré Aurore Bergé en visant Adrien Quatennes. "Depuis plusieurs semaines, on entend ceux qui parlent de leur affection pour un homme qui tape sa femme", a-t-elle poursuivi en ciblant Jean-Luc Mélenchon qui avait défendu son poulain quelques heures après ses aveux, saluant dans un tweet sa "dignité et son courage" et lui réaffirmant sa "confiance et [son] affection".

"Depuis plusieurs semaines, on fait fi des règles élémentaires de l’État de droit (…) on jette le discrédit sur l’institution judiciaire, on jette en fait des dizaines d’années de combat de nos associations qui ont permis aux victimes d’être accompagnées par la seule voie qui peut mettre un terme à leurs souffrances : la voie judiciaire", a ajouté la députée des Yvelines en s'adressant cette fois-ci à Sandrine Rousseau, accusée d'avoir forcé Julien Bayou à la démission de la tête d'EELV après avoir remis sur la scène médiatique des accusations de violences psychologiques formulées par l'ex-compagne du député.  

Danièle Obono rappelée à l'ordre

Cette intervention de la présidente du groupe majoritaire a provoqué une standing ovation de la majorité des députés, jusqu'à l'extrême droite, sauf ceux de la Nupes. Sandrine Rousseau s'est levée pour adresser un signe féministe de sororité en direction d'Aurore Bergé. "Le torchon brûle et le respect des femmes ne souffre pas de postures politiciennes d’un groupe politique incapable de mettre 1 milliard sur la table pour la lutte contre les violences et de donner les moyens à la justice", a-t-elle tweeté par la suite.

Un milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes, c'est également ce que réclame la députée LFI Danièle Obono. Et ce pourquoi, selon elle, elle aurait été sanctionnée par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. En effet, à l'issue de l'intervention de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a notamment estimé que "seule l’institution judiciaire peut déterminer les faits, dire le droit et sanctionner" et que "le gouvernement continuera à mener avec force" le combat contre les violences conjugales, l'insoumise a écopé d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal pour invectives à l'Assemblée et à sa présidence. Et selon l'article 73 du règlement, "le rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal emporte de droit la privation, pendant un mois, du quart de l’indemnité parlementaire allouée au député".


Justine FAURE

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