Violences du 1er mai : ce qu'a dit Alexandre Benalla aux enquêteurs

Publié le 22 juillet 2018 à 8h52, mis à jour le 22 juillet 2018 à 11h36
Violences du 1er mai : ce qu'a dit Alexandre Benalla aux enquêteurs

ARGUMENTAIRE - Le JDD rapporte certains arguments avancés en garde à vue par Alexandre Benalla, le chargé de mission impliqué dans des violences sur des manifestants le 1er mai. L'homme livre sa version et justifie son intervention musclée. Il aurait toutefois confié il y a quelques semaines avoir "pété les plombs".

La défense d'Alexandre Benalla se met peu à peu sur pied. L'ex-chargé de mission de l'Elysée, dont la garde à vue a été levée samedi avant d'être présenté à un juge, au même titre que Vincent Crase, a tenté de justifier sa présence et surtout son intervention violente, lors d'une manifestation le 1er mai dernier sur la place de la Contrescarpe, à Paris. 

Selon les éléments rapportés par le JDD, l'ex-responsable de la sécurité privée du chef de l'Etat a indiqué devant les enquêteurs qu'il s'était rendu sur place comme "observateur", à l'invitation de la préfecture de police. Il a assuré que le casque à visière, le brassard et la radio dont il bénéficiait durant l'intervention avaient été fournis par son référent, le major de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) qui l'accompagnait sur le terrain - une version qui diverge de celle de la préfecture de police. 

Il invoque le droit

Plus surprenant, Alexandre Benalla, qui a été interrogé dans le cadre de soupçons de "violences en réunion", "usurpation de fonction", "port illégal d'insignes réservées à l'autorité publique" et "complicité de détournement d'images de vidéoprotection", a invoqué le droit pour justifier son intervention contre deux manifestants sur la place de la Contrescarpe. 

Le jeune homme aurait notamment cité l'article 73 du Code de procédure pénale, qui énonce : "Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche". Dans cette affaire, la femme et l'homme violentés par Benalla ont été identifiées et demandent à être entendues par les enquêteurs, a indiqué samedi une source proche du dossier. 

"J'ai pété les plombs"

Au-delà de ces premiers arguments de défense, le JDD cite un haut-fonctionnaire qui raconte avoir échangé sur l'affaire avec Benalla, plusieurs semaines avant que Le Monde ne révèle les faits. "J'ai une merde sur le dos", aurait alors confié le chargé de mission de l'Elysée. "Je suis allé à la manif, c'était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J'ai pété les plombs."

Selon le témoin, Alexandre Benalla avait alors "conscience qu'il avait fait une connerie". "Il savait que les images tournaient sur les réseaux sociaux." Désormais, il est au coeur de trois enquêtes : celle de la police judiciaire, celle de l'IGPN (la police des polices), et celle de la commission parlementaire. 


Vincent MICHELON

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