RÉPRESSION - Alors que les opposants à la loi travail redescendent dans la rue ce jeudi, un collectif a adressé en juillet au Défenseur des droits 68 réclamations contre des violences policières lors des manifestations précédentes.
Les opposants à la loi Travail manifesteront ce jeudi pour la 14ème fois depuis mars. Et un défi de taille attend les organisateurs et la police : éviter les incidents et les affrontements qui ont émaillé certaines manifestations précédentes, en particulier à Paris.
Ainsi, le 9 avril, sur le boulevard Beaumarchais dans l'est de Paris, Maxime Coulon-Profizi, étudiant de 21 ans, avait reçu deux coups de matraques "inutiles et gratuits", alors qu'il s'était "recroquevillé" pendant une charge de CRS, a-t-il raconté à l'AFP. Résultat : une fracture au bras et un plâtre, indique-t-il dans sa réclamation. Professeur de philosophie et sympathisante du mouvement citoyen Nuit Debout, Elodie M., 40 ans, a elle aussi reçu un coup de matraque, au front, le 29 mai près de la mairie du XIIIe arrondissement, alors qu'elle tentait de prendre la défense d'un autre manifestant, raconte-t-elle. D'après sa réclamation, elle a eu quatre points de suture aux urgences. Ou encore cet étudiant rennais éborgné après y avoir reçu un projectile manifestement lancé par la police.
Et la liste est longue. Résultat, un collectif s'est constitué : Stop Violences Policières. Il a adressé en juillet au Défenseur des droits 68 réclamations. "Alors que l'état d'urgence reste en vigueur, notre collectif, et bien d'autres, entend visibiliser une situation extrêmement répressive qui est en train de se normaliser", a-t-il annoncé ce mercredi dans un communiqué.
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L'instruction des cas a commencé
Le défenseur des droits
"Il y a eu des sanctions très significatives", a répondu le ministre de l'Intérieur mercredi 14 septembre sur France Inter. "A chaque fois qu'il y a des policiers dont les agissements ne sont pas conformes à ce que sont les principes de droit et l'usage proportionné de la force, il y a systématiquement des sanctions".
Si certains cas ont donné lieu à des plaintes devant l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", le collectif déplore dans son communiqué des cas d'"intimidations de manifestants blessés", "dont la bonne foi était mise en doute par des agents" de police.
Interrogé par l'AFP, le Défenseur des droits a confirmé avoir reçu les réclamations en juillet et a indiqué que l'instruction des cas a commencé. Cette instance indépendante s'était déjà saisie du cas d'un jeune homme, Romain D., grièvement blessé le 26 mai après le jet d'une grenade de désencerclement par un policier.
Par ailleurs, deux policiers ont déjà été renvoyés au tribunal correctionnel pour des violences commises le 24 mars sur des élèves du lycée Bergson à Paris, qui avaient été filmées et largement diffusées.
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