Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le patron du RN Jordan Bardella a condamné les violences urbaines qui touchent plusieurs villes françaises depuis cinq jours, menant selon lui à une "guerre civile" dans certains territoires.Il a aussi accusé Emmanuel Macron de ne "pas avoir conscience" de ce qui se déroule actuellement dans le pays, et d'avoir créé "les conditions d'un cocktail explosif dans les quartiers" par sa politique.
Si le gouvernement s'est félicité d'une nuit "plus calme" de samedi à dimanche, après les violences urbaines qui secouent de nombreuses villes françaises depuis plusieurs jours, la situation est encore bien loin de s'apaiser, estime Jordan Bardella. "On ne peut pas parler d'une nuit beaucoup plus calme", a affirmé le président du Rassemblement National ce dimanche 2 juillet, invité dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Assurant qu'une "guerre civile" a déjà éclaté dans certains quartiers, il a accusé le gouvernement de porter une "lourde responsabilité" dans les tensions qui agitent le pays depuis la mort d'un adolescent de 17 ans, Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier.
"Il n'y a plus aujourd'hui un seul territoire épargné par cette explosion de la violence, il y a une contagion de l'ensauvagement de la société liée à une politique de l'immigration complètement folle. (...) Quarante ans d'immigration ont ruiné ce pays", a défendu l'eurodéputé, évoquant les violences de 2005 et estimant qu'"émeute après émeute, la situation se ressemble et s'aggrave".
"Ultra-violence"
Il a également apporté son soutien à Vincent Jeanbrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses, le Val-de-Marne, dont le domicile a été attaqué par une voiture bélier pendant la nuit. "Il n'y a plus aucune limite à cette ultra-violence, un déchaînement de la part de personnes qui se comportent comme de véritables sauvages, qui n'épargnent rien", a-t-il fustigé, estimant que "les élus sont devenus des cibles". Quant aux policiers, à qui il a apporté son "soutien total", "ils nous disent tous la même chose : 'nous sommes face à des gens qui veulent nous tuer'", a aussi affirmé l'eurodéputé. De manière générale, les membres des forces de l'ordre font selon lui face à une "violence inouïe", sont aussi "devenus des cibles" et ne sont "pas soutenus par leur hiérarchie".
L'eurodéputé a par ailleurs accusé le gouvernement de porter "une responsabilité très lourde dans la situation de guerre civile que l'on connaît aujourd'hui dans un certain nombre de territoires". Il a appelé Emmanuel Macron à "reprendre le pays en main", et réitéré la demande de la députée Marine Le Pen, qui a demandé à ce que le chef de l'État rencontre les forces politiques de l'opposition dans ce contexte de crise. L'objectif de ce rendez-vous : "lui présenter le mur du réel, car il n'a pas conscience des souffrances générées par sa politique laxiste de la justice, pas conscience de ce qui est en train de se passer dans le pays", a cinglé Jordan Bardella.
"Je veux juste qu'il ait conscience que sa politique en matière d'immigration, en matière pénale (...), sa politique de non-soutien aux forces de l'ordre créent les conditions d'un cocktail explosif dans les quartiers, où les émeutiers n'ont plus peur de l'ordre républicain", a-t-il encore accusé. "Pour l'image de la France à l'international, c'est une catastrophe. On a le plus beau pays du monde, et par l'impuissance de nos dirigeants, on est en train de le détruire", a aussi tonné le patron du RN.
De son côté, il a plaidé notamment pour une réforme judiciaire prévoyant d'imposer des peines de prison ferme pour ceux qui s'en prennent à des élus, d'abaisser la majorité pénale "à 14 ou 15 ans" et de miser sur "des centres éducatifs fermés pour les mineurs" destinés à instaurer "des sanctions fermes dès le premier larcin".