LE POINT - Pour sa quatrième allocution depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron s'est voulu pédagogue dimanche soir. S'il a débuté avec quelques annonces sur l'accélération du déconfinement, le chef de l'Etat a enchaîné sur un premier bilan des mesures prises par le gouvernement avant d'expliquer son "cap" pour relancer l'économie. Voici ce qu'il faut retenir.
Il ne s'était pas exprimé solennellement depuis un mois. Alors forcément, les annonces étaient nombreuses. Lors de son allocution télévisée ce dimanche 14 juin, Emmanuel Macron a multiplié les déclarations.
Allant de la zone verte au retour à l'école, en passant par l'ouverture des frontières, le chef de l'Etat a surtout voulu effectuer un premier bilan du confinement. Avant d'évoquer le "monde d'après", qui passera nécessairement, selon lui, par un nouveau "cap" pour la France.
Restaurants, écoles, municipales : dernier acte du déconfinement
C'est désormais fait, la France "tourne la page du premier acte", selon les mots du chef de l'Etat. Alors, dès ce lundi 15 juin, "tout le territoire", à l'exception de Mayotte et de la Guyane où le virus continue de circuler activement, passera en "zone verte". Ce qui ne "signifie pas que le virus a disparu", a tenu à rappeler le président. "Il nous faudra pour longtemps encore vivre avec lui."
Une décision qui permettra notamment le retour à la normale pour les cafés, bars et restaurants en Île-de-France. Une bonne nouvelle qui s'accompagnera aussi, comme annoncé dès vendredi par le gouvernement, de la réouverture des frontières intra-européennes. Pour le reste, les Français pourront se rendre "dès le 1er juillet" dans les Etats hors de l'Europe, mais uniquement ceux "où l'épidémie sera maîtrisée".

Autre preuve que le déconfinement est bel et bien acté, les crèches, écoles et collèges vont se préparer à accueillir dès le 22 juin tous les élèves "de manière obligatoire" et "selon les règles de présence normale". Emmanuel Macron n'a pas évoqué la question des lycées. "A cette date, ils sont fermés et en période d'examen", a rappelé l'Elysée à LCI. Dans les Ephad, les visites seront quant à elles "autorisées", bien qu'une telle décision reste à la discrétion des établissements. Enfin, le second tour des municipales est confirmé pour le dimanche 28 juin. S'il a rappelé qu'il faudra "éviter au maximum les rassemblements" qui resteront "très encadrés", le chef de l'Etat n'a pas précisé les derniers arbitrages sur l'organisation de ce scrutin.
Un bilan dont "nous n'avons pas à rougir"
Comme prévu, Emmanuel Macron a tenu à défendre les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise sanitaire. Dans ce premier bilan, il a justifié un "choix humaniste" de "placer la santé au-dessus de l'économie", en demandant aux Français de rester chez eux. "Des dizaines de milliers de vie ont été sauvées" grâce à cette décision, a-t-il avancé. Pour rappel, une étude estime que ces mesures ont permis d'éviter plus de 61.000 morts supplémentaires.
Estimant que les Français peuvent être "fiers" de ce qui a été fait, le chef de l'Etat observe que cette période a montré "que nous avions du ressort". "Que nous étions capables d'être inventifs, solides." Mais alors que deux commissions d'enquêtes sont lancées au Parlement, ainsi qu'une commission "indépendante" souhaitée par l'exécutif, il a aussi voulu évoquer les erreurs faites. Car "si nous conforterons nos forces", "nos faiblesses, nous les corrigerons vite et fort". "Je veux que l'on tire toutes les conclusions de ce que nous avons vécu."
"Notre première priorité est de reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire"
Emmanuel Macron, le 14 juin
Tandis que le gouvernement est à l'oeuvre pour présenter un plan de relance globale d'ici l'été, le chef de l'Etat a tenu à présenter le "cap" pour la France dans ces deux prochaines années à venir, qu'il veut "utiles pour la nation". Afin d'ouvrir cette "nouvelle étape" et ainsi "retrouver pleinement la maîtrise de nos vies et de nos destins", Emmanuel Macron dit vouloir faire de sa "priorité" la relance économique qui doit être "forte, écologique, souveraine et solidaire".
Rappelant avoir mobilisé "500 milliards d'euros" pour l'économie, une somme qu'il a décrite comme "inédite", Emmanuel Macron a rappelé qu'elle allait peser sur la dette. Des dépenses qui "se justifiaient et se justifient", mais qui ne doivent pas être financées par une hausse des impôts. C'est pourquoi "la seule réponse est de bâtir un modèle économique plus fort". Un "investissement massif" aura donc lieu pour l'instruction, la formation et les emplois de la jeunesse. "Il nous faut créer de nouveaux emplois en investissant dans notre indépendance technologique, numérique, industrielle et agricole par la recherche, la consolidation". Une reconstruction qui doit aussi être "sociale et solidaire" et qui ne se fera qu'avec une "Europe indépendante, plus forte, plus solidaire et plus souveraine".
En attendant, le président assure "tout faire" pour "éviter au maximum les licenciements" dans l'Hexagone. "C'est pour cela qu'avec les syndicats et le patronat, nous avons lancé une négociation pour que dans toutes les entreprises, nous arrivions à préserver le plus d'emplois possible malgré les baisses d'activité."
Un mot pour l'actualité
Si le chef de l'Etat a partagé sa vision du "monde d'après", il a aussi tenu à évoquer le monde d'aujourd'hui, et notamment les manifestations contre le racisme. En demandant aux Français de s'unir "autour du patriotisme républicain", il a rappelé que "nous sommes une nation ou chacun, quelles que soient ses origines et sa religion, doit trouver sa place. Est-ce-vrai partout et pour tout le monde? Non". Mais si la lutte contre ce phénomène doit "se poursuivre et s'intensifier", et ce notamment avec de nouvelles "décisions fortes pour l'égalité des chances", le locataire de l'Elysée a écarté toute action symbolique. "La République n'effacera aucune trace, ni aucun nom de son histoire" et ne "déboulonnera pas de statue", a-t-il lancé.
Une annonce qui s'est accompagnée d'un message en soutien aux forces de l'ordre. "Nous ne bâtirons pas davantage notre avenir dans le désordre, sans ordre républicain", qui est assuré, selon Emmanuel Macron, par les policiers et les gendarmes. "Exposés à des risques quotidiens", ils "méritent le soutien de la puissance publique et la reconnaissance de la nation."
En voulant assumer ses choix et présenter le cap à venir, Emmanuel Macron a donc voulu se tourner l'avenir. Avenir dans lequel il prendra à nouveau la parole, courant juillet, afin de "préciser ce nouveau chemin" et de "lancer les premières actions".
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