REPORTAGE - Nièvre : comment les villages courtisent les "néoruraux"

Dans la Nièvre, un département qui se dépeuple, et pourrait perdre 30.000 habitants d'ici à 2050, un village cherche à attirer du monde à la campagne. Il s'agit de Lormes, 1.200 habitants, présenté par la mairie comme "la petite ville du futur".

À première vue, rien de très moderne dans cette commune du Morvan. Mais à chaque coin de rue, des panneaux de chantier annoncent des rénovations à venir. Depuis le confinement, les maisons se vendent ici comme des petits pains. 175 nouveaux habitants sont arrivés en trois ans, attirés par le foncier bon marché, et le charme de la campagne. Et autre bonne nouvelle pour la commune, les nouveaux venus ont un bon pouvoir d'achat.

Certains ont déjà investi le centre-ville, ouvert des galeries d'art, des cafés associatifs. Des projets ont été subventionnés par la mairie, comme la transformation de l'ancienne usine hydraulique de la ville en atelier pour des artisans. Cela s'appellera la "manufacture collaborative rurale de proximité". Le jargon est un peu administratif, mais l'idée est de créer de l'emploi pour des artisans, et de leur fournir du matériel de pointe. Au total, deux millions d'euros ont été investis par une société parisienne, la ville, la région et le département.

Mais est-ce que cela correspond vraiment aux besoins des locaux ? La plupart font remarquer le manque de commerce de proximité et la fermeture des écoles. D'ailleurs à Lormes, l'Education nationale se prépare à fermer une classe de maternelle, faute d'élèves. C'est tout le paradoxe auquel fait face le maire. Car ce sont essentiellement des quinquagénaires qui s'installent en télétravail, ou en résidence secondaire, mais finalement peu de familles. Le vrai défi est d'intégrer les nouveaux venus pour qu'ils restent, et que la ville soit à nouveau attractive.