VIDÉO - 100.000 bêtes en moins en 10 ans : mais où sont passées les vaches normandes ?

Cette vache n'est pas une simple vache, elle est normande. Et en Normandie, on la voit partout, des cartes postales aux publicités, en passant bien sûr par les boîtes de Camembert. C'est tout un symbole qui est menacé de disparaître. "La vache normande est une référence, une image pour notre département, notre région", lance un passant dans le reportage de TF1 à Hambye (Manche), en tête de cet article. "Je les ai toujours vues dans les prés", sourit une dame, "mes parents en avaient quelques-unes (...), c'est notre région". 

Le cheptel français compte près de 100.000 vaches normandes en moins en dix ans, soit une diminution d'un tiers. Dans l'exploitation de Pascal Feuillet, visitée par notre équipe, elles sont 84. L'agriculteur tient à cette race régionale, et n'en veut pas d'autre. Surtout pas de Prim'Holstein, cette vache noir et blanc d'origine néerlandaise, et devenue hégémonique en France parce qu'elle produit plus de lait. Les deux fils de l'éleveur, repreneurs de l'exploitation, n'ont pas prévu eux non plus de modifier la race du troupeau.

Vache à lait ou à viande, le lait de la vache de race normande est plus gras, et est vendu plus cher. Autre avantage pour les agriculteurs, elle n'est pas difficile à nourrir. Celles de Pascal sont presque exclusivement alimentées par l'herbe des prés. À l'avenir, le lait des vaches normandes devrait être plus présent dans certains produits d'Appellation d'Origine Protégée. La région propose même une aide pour les éleveurs qui voudraient en acheter. Malgré son cheptel en forte baisse, la vache normande n'a pas encore dit son dernier mot.