VIDÉO - Champagne : pourquoi les producteurs s'attendent à un cru exceptionnel

Léa Prati | Reportage I. Blonz, V. Ruckly
Publié le 21 août 2022 à 13h09, mis à jour le 21 août 2022 à 16h50

Source : JT 13h WE

La chaleur et la sécheresse qui ont marqué cet été ne semblent pas avoir de conséquence négative sur la production de champagne.
Au contraire, le millésime 2022 s'annonce exceptionnel, aussi bien par sa quantité que sa qualité.
Pour preuve, le coup d'envoi de la récolte est donné ces jours-ci.

L'année 2022 s'annonce exceptionnelle pour la récolte de champagne, tant sur le plan de la qualité que de la quantité. "Les raisins sont magnifiques. Cela représente une forme de compensation pour nous, étant donné que la vigne a très peu produit l'année dernière", explique Eric Therrey, producteur de champagne à Montgueux (Aube). 

Les aléas climatiques se sont accumulés en 2021. Fortes pluies, grêle, températures basses… Tous ces éléments avaient apporté leur lot de destructions et de maladies. Le mildiou et l'oïdium, qui constituent une famille de parasites et de moisissures, avaient eu raison du raisin la saison dernière, au grand désespoir des vignerons, qui avaient connu leur rendement le plus bas depuis 35 ans, selon Union des Maisons de Champagne (UMC).

Cette année, le raisin fait encore parler de lui, mais pour de toutes autres raisons : le millésime du champagne 2022 s'annonce inédit. "Le raisin est de très bonne qualité, on voit qu'il n'y a aucune maladie, ni aucune pourriture. Le raisin est vraiment très sain", explique Charlène Lassaigne, productrice de champagne à Montgueux (Aube). La sécheresse n'a donc pas eu d'impact négatif sur les vignes. Au contraire, elle a renforcé leur qualité. 

Des vendanges qui ont démarré en avance

Pour contrôler la teneur en sucre du vin, il faut utiliser un réfractomètre. Pour ce faire, le producteur presse le jus d'un raisin, verse deux gouttes de moûts à la surface du prisme de cet outil, et referme le clapet. Il dirige alors l'appareil vers une source lumineuse, comme le Soleil, et regarde dans l'œilleton prévu à cet effet. La lecture du degré se fait au niveau de l’échelle, à la séparation. "Actuellement il est à 9,5 au niveau du sucre dans le raisin. C'est vraiment très très bon", explique Charlène Lassaigne, productrice de champagne à Montgueux.

La récolte doit débuter ce mardi 23 août. Et tout doit être prêt. Les cuves sont lavées et le pressoir remis en route. "On regarde si tout va bien, s'il n'y a pas de fuites parce qu'après le pressoir est parti pour quinze jours intenses", explique Cédric Lassaigne. À Montgueux, les vendanges ont démarré avec quinze jours d'avance. C'est l'une des récoltes les plus précoces de l'histoire du champagne. 

Eric Therrey, lui, a commencé le 19 août, et sait que la cuvée sera bonne, bien meilleure que l'an dernier. Dans ses cuves, le jus de raisin commence déjà sa maturation. "Je pense qu'on est parti pour une grande année. Par contre, il ne faudra pas trop attendre pour ne pas gâcher cet équilibre intéressant au niveau du sucre et de l'acidité", explique le vigneron. Il faut récolter au plus vite pour que la qualité du champagne reste exceptionnelle. Les vendanges vont s'échelonner dans la région jusqu'à mi-septembre.


Léa Prati | Reportage I. Blonz, V. Ruckly

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