En 2016, le gouvernement avait pris la décision de réduire le nombre de nos régions, qui sont passées de 22 à 13.L'objectif était alors de réaliser 10 milliards d'euros d'économie.Mais un récent rapport de la Cour des comptes affirme que le but est loin d'être atteint.
Les commandes publiques groupées constituent l'un des principaux avantages des grandes régions. Dans le Grand-Est, lorsqu'il a fallu déployer la fibre optique, le coût d'installation a été divisé par trois. "Plus on est autour d'une table pour négocier un grand contrat, mieux on arrive à tirer des prix intéressants, c'est l'union qui fait la force", sourit Franck Siegrist, directeur du territoire numérique dans la région Grand-Est. Selon la région, les économies s'élèvent à 200 millions d'euros. Un nouveau découpage territorial qui devait permettre de multiplier ce type d'opération.
Finalement, on a complexifié les choses au lieu de simplifier. Ce qui explique les surcoûts.
Jean-Philippe Atzenhoffer, docteur en sciences économiques à l'université de Strasbourg
Pourtant, dans son rapport annuel, la Cour des comptes se montre plus que septique. "La fusion des régions a [..] occasionné des surcoûts importants, notamment en matière de rémunération des personnels dont [...] le nombre n'a pas été réduit." Pas de réduction d'effectifs ni du nombre de bâtiments utilisés, tous les anciens hôtels de région ont été maintenus.
Dans le Grand-Est, par exemple, en plus de Strasbourg, il y a toujours un site à Metz et un autre à Châlons-en-Champagne. "On a un surcoût parce que ça a engendré la complexité. On a des régions qui sont gérées sur plusieurs sites. Donc, on est obligé de mettre des navettes en place pour transporter les courriers. On est obligé de payer des nuits d'hôtel à des agents et à des élus, parce que les distances sont trop longues. Finalement, on a complexifié les choses au lieu de simplifier. Ce qui explique les surcoûts", explique Jean-Philippe Atzenhoffer, docteur en sciences économiques à l'université de Strasbourg (Bas-Rhin).
Le Conseil régional du Grand-Est ne nie pas les surcoûts liés à la fusion. Mais demande encore un peu de patience, d'autant que les régions ont hérité de nouvelles compétences depuis la réforme. "Évidemment, dans un premier temps, quand on a mutualisé nos effectifs, on a fait la mutualisation par le haut. C'est-à-dire, on n'a pas rabaissé le niveau de rémunération des agents sur les régions les moins bien payés. On l'a fait plutôt dans le sens inverse. Quand on regarde les économies, d'année en année, elles augmentent", détaille Franck Leroy, président (Horizons) de la région Grand-Est. L'exemple le plus récent est le prix de l'électricité, payé par la région. Malgré la crise énergétique, il a diminué de 15 % grâce à la fusion.
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