Dans le Bordelais, la production des vins moins prestigieux a saturé le marché.Résultat, les grands domaines se déprécient et peinent à vendre leur production.Seule solution : un arrachage partiel du vignoble, un geste toujours douloureux pour les exploitants.
Dans le Bordelais, on se résout à l'admettre : le vignoble produit plus qu'il ne peut vendre. Ce sont en effet près de 1 million d'hectolitres, soit environ 20 % de la production qui chaque année ne trouvent pas preneur. Trop de vin produit et des consommateurs qui boudent… Excepté quelques noms de prestige qui ne connaissent pas la crise, le vignoble le plus célèbre au monde doit se réinventer. L'une des solutions porte sur l'arrachage d'une partie des vignes.
On est revenu à un équilibre, puisqu'on ne dépense plus d'argent pour vendre des produits à perte
Pierre-Étienne Garzaro, viticulteur à Baron (Gironde)
Installé dans l'Entre-deux-Mers, Pierre-Étienne Garzaro, a opté pour cette solution il y a cinq ans pour enrayer la baisse des prix de ses vins. "Le parti pris a été de réduire de 30% notre surface d'exploitation. On est revenu à un équilibre, puisqu'on ne dépense plus d'argent pour vendre des produits à perte", explique-t-il dans le reportage du JT de 13H en tête de cet article.
Pierre-Etienne était, comme beaucoup de viticulteurs du Bordelais, victime du déséquilibre du marché. Après avoir remplacé ses vignes les plus anciennes par du blé et du tournesol, il est monté en qualité et a mieux vendu sa production viticole. "L'arrachage permettrait de donner une valeur aux vignes puisqu'il y a toujours des gens qui vendent bien, qui ont besoin d'expansion, donc au lieu de planter des vignes et bien, ils achèteraient les vignes du voisin. Du coup, ces vignes reprendraient un peu de valeur", ajoute le vigneron.
De moins en moins de clients
Depuis quelques années, les vins de Bordeaux connaissent un déséquilibre structurel. Les clients sont de moins en moins nombreux, le prometteur marché chinois est à l'arrêt et les coûts de production sont trop importants. Pour l'interprofession, arracher 10% de vignes en surplus est une solution, comme il y a quinze ans. À cette époque, l’État compensait financièrement, mais aujourd'hui, l'Union européenne l'interdit. Ce remède a pourtant du sens, comme le souligne Allan Sichel, président du conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux : "La prime à l'arrachage n'est pas prévue dans les textes, donc il faut un dispositif. Mais l'idée, c'est quand même de renouveler cet épisode-là, et de pouvoir accompagner et aider les viticulteurs financièrement pour arracher leurs vignes, arrêter leur activité ou convertir sur un autre usage".
Mais arracher des vignes est parfois un crève-cœur. "C'est détruire son bien propre, il y a des investissements, de la souffrance, surtout quand vous l'avez fait vous-même, vous savez l'effort que vous avez fourni", déplore par exemple Frédéric Arino, viticulteur à Pujols. Arracher contre compensation pourrait donc être une solution pour s'en sortir financièrement. Sauf que les vignes de certains secteurs du Bordelais ont perdu beaucoup de valeur.
Ainsi, Frédéric Arino n'a eu aucune offre raisonnable en cinq ans. "Je viens d'avoir une proposition au niveau de l'achat d'une partie de mon vignoble sur la base de 6.000 euros l'hectare, c'est ni plus ni moins que le prix de la terre il y a 20 ans", avance-t-il. Le problème, c'est qu'il ne pourra pas partir à la retraite l'an prochain s'il ne vend pas son exploitation et ses revenus annuels lui permettent à peine de subvenir à ses besoins.
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