"C’est tout gluant !" : pourquoi autant de poulpes sur les plages bretonnes ?

M.D. | Reportage TF1 Médéric Pirckher, Paul Géli et Loeiza Larvor
Publié le 29 juillet 2022 à 16h51

Source : JT 13h Semaine

Les poulpes continuent d'envahir les côtes bretonnes.
Leur présence en nombre cet été sur les plages suscite la curiosité des vacanciers.

C’est un compagnon de baignade que les vacanciers croisent rarement en temps normal sur les côtes bretonnes. Les petits céphalopodes, dont la période de reproduction a débuté en mars dernier, se découvrent à marée basse, suscitant la curiosité des baigneurs dans la petite station balnéaire de Lesconil où se rend une équipe de TF1 dans le reportage ci-dessus. "J'avoue que j'étais fort choquée. On était en train de se promener tranquillement, un gros poulpe ! C'est pas habituel de se baigner au milieu des poulpes", s’exclame Emmanuelle, une vacancière. 

Souvent camouflés au milieu des rochers à marée basse, il n'est pas toujours simple de les repérer. Rosa en a fait l'expérience. "J’ai cru que c’était une pierre au début. Du coup j'ai marché dessus. Ça me dégoûte, c’était tout gluant !", raconte l'adolescente. L’animal est inoffensif pour l’homme, et n’a pas non plus de propriété urticante.

J'ai dû pêcher trois homards par jour et 200 kilos de poulpes
Mathieu L e Fur, patron pêcheur à Concarneau

Pourquoi une telle abondance de poulpes ? À en croire les biologistes, leur présence en nombre cette année est due au fait qu’ils se reproduisent davantage. La température de l’eau, plus élevée qu’habituellement l’hiver dernier en Bretagne, leur a offert des conditions propices pour s’accoupler. "On peut imaginer qu’il y ait un lien avec les températures qui ont tendance plutôt à se réchauffer. La température de l’océan met un.peu plus de temps à suivre, mais elle suit également, et le poulpe va en tirer bénéfice et se développer plus facilement", explique au micro de TF1 Dominique Barthélémy, conservateur du milieu vivant à l'aquarium d'Océanopolis de Brest dans le Finistère.

À Concarneau et dans tout le Finistère sud, les marins pêcheurs, à leur retour au port, tirent le même constat : ils sont partout. Cette invasion de céphalopodes ne fait pas vraiment les affaires des pêcheurs au casier. Mathieu Le Fur, patron pêcheur à Concarneau, dit qu'il n'aurait jamais imaginé en remonter autant. Au début de la saison, "je devais pêcher trois homards par jour et 200 kilos de poulpes", indique-t-il. Et le poulpe se vend entre 6 et 8 euros le kilo, contre une quarantaine d'euros pour le homard. 

En revanche, les pêcheurs au filet peuvent tirer leur épingle du jeu. Si la France n'est pas une grande consommatrice de ce cousin de la pieuvre, l'Italie, l'Espagne et le Portugal soutiennent la demande. Mais dans leur ensemble, les professionnels de la mer s'en inquiètent : le poulpe est un redoutable prédateur pour les crustacés, coquilles Saint-Jacques et mollusques. 


M.D. | Reportage TF1 Médéric Pirckher, Paul Géli et Loeiza Larvor

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