Strasbourg pourrait interdire l'installation de tables et chaises dans ses rues piétonnes avant 11 heures du matin, en faisant respecter un arrêté datant de plus de 70 ans.Une mesure qui passe très mal sur place.
Pour beaucoup, c’est le petit bonheur du début de journée : un café en terrasse accompagné d’un bon croissant au soleil. Un plaisir aujourd’hui menacé à Strasbourg. La commune du Bas-Rhin veut en effet remettre de l'ordre sur les terrasses de ses cafés du centre-ville. Elle cherche en effet à interdire les terrasses matinales dans ses rues piétonnes, un crève-cœur pour les habitués. "Ce serait dommage d'interdire ça", déplore ainsi une résidente dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. "Ça contribue au fait que la journée commence bien. Si on ne peut plus prendre un café le matin en terrasse, ça va donner tout de suite une tonalité un peu plus triste", regrette un autre.
"Un coup de massue"
En cause, un arrêté municipal de 1951 remis au goût du jour par la municipalité. Le texte, qui n'a quasiment jamais été appliqué depuis 70 ans, interdit les terrasses avant 11 heures du matin dans les rues piétonnes. Une mesure que la mairie entend désormais faire respecter, alors que, ces derniers jours, les contrôles se sont multipliés. Un coup dur pour les restaurateurs et cafetier installés sur ces axes.
"C'est un coup de massue, c'est une perte. C'est l'équivalent à peu près d'un quart du chiffre d'affaires journalier que nous allons perdre. Et à cela, il faudra peut-être également rajouter le licenciement d'un ou deux collaborateurs", détaille Samuel Alizadeh, le fils du propriétaire du salon de thé Suzanne.
Face à la colère des professionnels du secteur, la ville de Strasbourg a engagé une concertation avec eux. Elle justifie sa décision par le fait que certaines rues étroites du centre-ville avec des terrasses posent des problèmes de sécurité et d’accessibilité, notamment pour les livreurs. "La durée de livraison est relativement réduite - entre 6 heures et 11 heures - les terrasses du coup viennent s'accumuler avec énormément de circulation, des livreurs... Et donc aujourd'hui ça met en danger les personnes qui sont attablées, mais ça met aussi en danger celles et ceux qui circulent dans les rues", justifie auprès de TF1 Pierre Ozenne, adjoint (EELV) à la mairie de Strasbourg en charge des espaces publics partagés, des voiries, et des foires et marchés.
Signe de bonne volonté
Face à cette situation, les cafetiers des rues piétonnes ont rédigé une lettre adressée à la mairie de Strasbourg. "Je n'imagine pas une seconde une interdiction totale. On ne connaît pas une ville dans le monde où on ne peut pas prendre un café en terrasse le matin, ça n'existe pas", affirme Jean Westermann, gérant du café-restaurant "Secrets de table". De son côté, Christophe Weber, directeur de l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (Umih) dans le Bas-Rhin, a affirmé sur France Bleu, qu'en "signe de bonne volonté, nous avons demandé à nos adhérents de réduire au maximum la taille de leur terrasse. Nous devons trouver un juste compromis".
Reste qu'un arrêté municipal devrait être pris pour 2023 pour mettre en place un premier cadre temporaire régissant l'installation des terrasses matinales à Strasbourg. Le texte devrait être élaboré dans le courant du mois de juin.
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