ARTISANAT - Thiers (Puy-de-Dôme) est le berceau de la coutellerie française. La ville produit 70% de la consommation française de couteaux.
Depuis 800 ans, Thiers bat au rythme des créations de ses artisans couteliers. Comme les quatre générations qui l'ont précédé, Dominique Chambriard fabrique et négocie des couteaux. Sa fierté aujourd'hui, c'est d'appartenir à la confrérie du couteau de la ville. Pour faire face à la concurrence asiatique, 60 professionnels ont préféré s'associer en une confrérie. Comme pour une AOP, le cahier des charges est précis. Tout est produit dans un rayon de 25 kilomètres autour de la ville.
Au XIXe siècle, c'est au bord de la Durolle, au creux de l'enfer, que l'arrière-grand-père de Claudine Dozorme a fondé sa coutellerie. À l'époque, la rivière fournissait la force hydraulique, les moulins tournaient à plein régime et les usines de la ville employaient 25.000 personnes. Joao Dacunha est maître en guillochage à la coutellerie Dozorme. Depuis 24 ans, il se passionne pour cette étape de décoration. C'est là que chaque couteau devient unique. La matière qu'il préfère, c'est la dent de mammouth. Elle a remplacé l'ivoire sur les manches de couteaux.