Licences de pêche post-Brexit : les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer maintiennent la pression

Publié le 11 octobre 2021 à 13h13, mis à jour le 11 octobre 2021 à 16h06

Source : JT 13h Semaine

CONFLIT - A la suite du Brexit, Londres et Jersey ont accordé un peu plus de 200 licences définitives aux pêcheurs français, alors que Paris en réclame encore 244. Alors, à Boulogne-sur-Mer, les pêcheurs menacent de bloquer les ports.

En revenant au port, Loïc Merlin fait toujours ce constat amer : la pêche est décevante. Il ne ramène ainsi que "25 kilos de homard", soit bien moins que les "50 à 60 kilos" de l'année passée, lorsqu'il pouvait encore pêcher dans les eaux britanniques.

La raison est simple : il pêche sur une bande de dix kilomètres côté français. Il lui est en effet interdit d'accéder aux eaux britanniques, beaucoup plus poissonneuse, car il n'a pas obtenu de licence. En cause, le nombre de licences accordées par le Royaume-Uni aux pêcheurs français à la suite du Brexit : environ 200, quand Paris en demande au moins 244 de plus. 

À Boulogne-sur-Mer, seuls 12 navires en ont obtenu une, et 35 dossiers sont encore en attente.

Pour Loïc Merlin, les conséquences de cette interdiction sont lourdes. "C'est 50% du chiffre d'affaires en moins. Les matelots travaillent pour presque le Smic, l'équipage commence à partir. Si on continue comme ça, dans un an, il n'y aura plus rien. Les bateaux seront obligés d'arrêter", explique-t-il.

Sa femme, qui se charge de la vente de la pêche, partage la même inquiétude. "L'année dernière, on en avait de trop", dit-elle des crabes et autres bulots qu'elle vend. En comparaison, "cette année on n'arrive pas à fournir le peu de clients qu'on a", confie-t-elle. 

Jean-Marie Baheu, également pêcheur, espère lui aussi obtenir une licence. Pour ce faire, il doit démontrer qu'il pêchait régulièrement côté anglais avant la mise en place des nouvelles règles. Mais cette condition est difficile à remplir. Alors, si les Britanniques ne se montrent pas plus souples, les pêcheurs boulonnais menacent d'agir.

"Tout ce qui est approvisionnement en matières premières vers l'Angleterre, on peut peut-être faire quelque chose", nous dit-il, évoquant la période des fêtes, qui approche. 


La rédaction de TF1 /LCI

Tout
TF1 Info