CAMIONS - Un possible retour de l'écotaxe en Alsace est à l'étude. La région le demande pour faire baisser le nombre de poids lourds étrangers. Les transporteurs locaux craignent de subir un surcoût.
Une autoroute saturée du matin au soir et des camions omniprésents. L'A35 est l'un des axes les plus embouteillés du pays. Quotidiennement, les usagers en subissent toutes les conséquences. "C'est une heure le matin pour arriver à Strasbourg et pareil le soir, c'est bouché toute la journée", témoigne l'un d'eux, dans le reportage en tête de cet article. "C'est un gros problème, surtout les camions belges, polonais, roumains", regrette un autre conducteur. "Les camions ne passent plus du côté allemand car il y a une taxe. Donc ils se rabattent sur l'autoroute française", constate un troisième.
Face au report du trafic des poids lourds côté français, la nouvelle collectivité européenne d'Alsace (CEA), désormais en charge de l'autoroute, souhaite rétablir une écotaxe locale. Le Parlement devait valider mardi un projet de loi ratifiant les ordonnances permettant à cette collectivité d'instaurer une telle taxe. Après cette dernière étape législative, la CEA pourra, si elle le souhaite, la mettre en place et réutiliser les anciens portiques, laissés à l'abandon depuis plus de dix ans.
Les transporteurs alsaciensbcraignent d'être pénalisés
"Il y a quand même à peu près 2000 camions par jour sur 20.000 qui passent sur l'A35 qui viennent du territoire allemand. Parce que nos amis allemands ont mis une taxe qu'ils appellent la Maut. Donc notre enjeu, c'est vraiment d'éviter ce trafic", explique Frédéric Bierry, président (LR) de la collectivité européenne d'Alsace.
Lire aussi
Écotaxe : que deviennent les portiques déployés sur les routes françaises ?
Lire aussi
Écotaxe : quelles sont les régions favorables au retour de cette mesure ?
Les transporteurs alsaciens, eux, craignent d'être pénalisés. "Ça va nous impacter", explique Brigitte Kempf, au sein de l'entreprise Transports Kempf. Le surcoût est estimé à environ 10% pour une entreprise familiale. La collectivité européenne d'Alsace se veut rassurante. Une fois le feu vert du Sénat obtenu, cette écotaxe alsacienne, une exception nationale, pourrait être mise en place d'ici à 2024.