Certains riverains du circuit automobile de Saint-Avit-de-Tardes (Creuse) n'en peuvent plus du bruit.D'autres se réjouissent de cette attraction qui dynamise l'économie locale.Les anti et les pro s'affrontent à coup de pétitions.
Des voitures de course qui font du bruit, mais aussi des voitures de collection. Le circuit du Mas du Clos au beau milieu de la Creuse est une référence dans le monde automobile depuis 60 ans. Mais certains riverains n'en peuvent plus du bruit. C'est le cas d'un habitant qui a acheté une maison dans les années 80 à seulement un kilomètre de la piste, à une époque où c'était beaucoup plus supportable selon lui. "On peut deviner l'emplacement du circuit au son", souligne-t-il en précisant "plus de 100 voitures" y roulent certains week-ends.
"97 décibels autorisés"
Après avoir été mis en sommeil en 2010, le circuit a rouvert ses portes au mois d'octobre à des fins commerciales. De quoi troubler la quiétude des lieux. "On est dans la Creuse pour la tranquillité", insiste un voisin. Autre pollution mise en avant par les opposants : les rejets de différentes matières dans la nature et les cours d'eau. À commencer par "la gomme et les plaquettes de frein", énumère Thierry Thévenin, botaniste et herboriste. Pour connaître l'impact du bruit sur leur santé, deux des riverains les plus gênés vont être équipés dans leur jardin de sonomètres. L'homologation de la piste obligeait déjà le propriétaire du circuit à limiter les nuisances sonores. Au-delà de "97 décibels autorisés", voitures ne sont pas autorisées à prendre la piste, précise en effet Alexandre Bardinon. Un contrôle dynamique mesure en outre en permanence "toutes les émissions du circuit", ajoute-t-il.
Ce circuit n'a pas toujours posé problème. Certains habitants nés ici s'en accommodent depuis toujours. Même constat à Aubusson, la ville la plus proche située à quelques kilomètres. Les commerçants ont lancé une pétition qui a recueilli 15.000 signatures, car les retombées économiques sont importantes. Une hausse de l'ordre de "30% en termes de chiffre d'affaires et de clientèle", estime Martin Wright, propriétaire du restaurant Le Lissier à Aubusson. Un dynamisme que les professionnels et les élus ne veulent pas laisser filer face à des opposants qui ont, eux aussi, lancé une pétition.