Hausse de leurs coûts de production, règles strictes pour répondre à l'indication géographique protégée...En Alsace, les cultivateurs de choux s'inquiètent et réclament une meilleure rémunération.Le 13H de TF1 est allé à leur rencontre.
La récolte des choux semble être une mécanique parfaitement huilée, d’une efficacité redoutable. Mais Philippe Buchmann, producteur à Duttlenheim, dans le Bas-Rhin, explique qu’il a dû redoubler d’efforts pour en arriver là. Le prix de ses engrais a augmenté et il a dû investir 80.000 euros dans un système d’irrigation, indispensable avec la crise climatique. "Toute cette irrigation a un coût énergétique, notamment avec le gasoil dont on a besoin pour faire tourner nos pompes d’irrigation", explique l'agriculteur dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
Comme 90% des producteurs alsaciens, il a accepté de nouvelles contraintes pour entrer dans l"IGP "Choucroute d’Alsace". Mais les choucroutiers lui proposent cette année 120 euros par tonne de choux, alors qu’il en demandait 128. "Je pense que c’est important qu’on soit rémunérés à notre juste coût de production. C’est un savoir-faire très local qui est ici autour de Krautergersheim (Bas-Rhin) et dans les villages alentours, et on ne voudrait pas que ça se perde. Au contraire, on veut que ça continue", poursuit Philippe.
Quelques centimes de plus pour la choucroute ?
Sébastien Muller est choucroutier. Il préside l’association pour la valorisation de la choucroute d’Alsace. Selon lui, la filière doit être solidaire avec les producteurs et réévaluer le prix d’achat chaque année. “Ça prend un point de départ par rapport à un coût de production et ça évolue avec le temps. Ça permet en fait au producteur, s’il a des coûts qui augmentent chaque année, de pouvoir faire une mise à jour de son coût de production”, déclare le professionnel. Selon lui, le prix de la choucroute risque donc d’augmenter de quelques centimes.
Dans une coopérative près de Strasbourg, il augmentera de 5% à l’automne lorsque la choucroute fraîche arrivera dans les rayons. "Pour moi, c’est correct. C’est normal qu’ils augmentent les prix si les charges augmentent", estime unecliente interrogée par TF1. "Les producteurs locaux ont l’avantage d’avoir une meilleure empreinte carbone sur ce qu’on pourrait consommer ailleurs", poursuit un homme.
C’est aussi pour faire face à la concurrence allemande et polonaise que l’IGP oblige les choucroutiers à utiliser du chou français. Depuis sa création il y a cinq ans, les ventes de choucroute IGP continuent d’augmenter.
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