VIDÉO - "Ubuesque" : des propriétaires empêchés d'emménager chez eux à cause d'un arbre

D'un côté, un "arbre remarquable" à protéger. Et de l'autre, une résidence qui ne peut pas être terminée à cause de lui. Voilà la quadrature du cercle à laquelle doivent faire face les propriétaires de 32 logements qui auraient dû être livrés il y a plus d'un an à Castelnau-le-Lez (Hérault). Mais les travaux de raccordement à l'eau et l'électricité sont à l'arrêt à cause de ce chêne bicentenaire, situé à quelques dizaines de mètres du chantier. 

Christophe Menichetti, un riverain qui a grandi ici, se bat pour défendre ce chêne. "Les réseaux, qu'ils soient aériens ou souterrains, vont amener des travaux. Soit je creuse, et là, je coupe les racines et c'est fini ; soit je goudronne, et je vais rendre le sol moins sensible à l'eau et à la respiration. Du coup, le chêne va péricliter", plaide-t-il dans la vidéo du 13H de TF1 ci-dessus.

Mais les conséquences sur les futurs propriétaires sont considérables. Marielle Barrier se retrouve asphyxiée financièrement. Elle doit en même temps payer son loyer et rembourser son crédit. "Aujourd'hui, c'est 800 euros + 1200 euros qui partent. C'est un carnage. Pour quelque chose dont on ne sait même pas si ça va aboutir, parce que cette histoire-là est quand même ubuesque", dit-elle. 

Justine Gouget, mère de deux enfants, est également très inquiète. Elle va devoir payer deux crédits à partir de juillet, sans recevoir de loyer. Elle n'aura pas d'autre choix que de vendre la maison où elle vit, si la situation se prolonge. "Je ne peux pas payer une maison, plus un appartement. Et j'ai deux enfants en bas âge qu'il faut bien sûr entretenir. Je ne veux rien leur refuser parce qu'ils n'ont rien demandé", se lamente-t-elle. 

Ces voisins se sont réunis en collectif. Pour eux, le chêne n'est qu'un prétexte. "La vérité, c'est qu'il y a une propriété qui est une niche, d'une famille de privilégiés qui veut garder absolument son pré-carré et qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour bloquer depuis des années par recours", assure un autre propriétaire, Raphaël Vonthron. 

Cette famille habite actuellement au fond d'une impasse, qui serait transformée en route pour les nouveaux résidents. Selon la métropole, un caisson devrait être posé au sol pour permettre le raccordement. Les travaux devraient reprendre d'ici à plusieurs semaines.