VIDÉO - "Un jour il y aura un drame" : quand le GPS vous envoie... sur une route dangereuse

À chaque passage sur cette route, Agnès retient son souffle. "Il faut se méfier parce qu'il y a des fossés qui sont très profonds", soupire-t-elle derrière son volant. Impossible ou presque de se croiser sur cet étroit chemin de campagne de Landunvez, dans le Finistère, mais elle n'a pas le choix : cette habitante doit l'emprunter pour rendre visite à son fils et à ses parents. Problème, la route est systématiquement prisée par les GPS, et donc très empruntée. 

Une situation dangereuse, d'autant plus qu'une piste cyclable traverse cette voie. Récemment, un drame a bien failli arriver. "Un cycliste s'est retrouvé sur mon capot parce qu'il n'a pas percuté qu'il traversait cette voie, raconte Agnès. Émotionnellement, c'est très, très fort, parce qu'on se dit bon sang de bonsoir, un jour, il va vraiment y avoir un accident dramatique". 

Un agriculteur aussi doit emprunter cette même voie pour accéder à ses champs. "On a peur des fois, la route est mince", dit-il. Pas évident de faire des manœuvres avec son tracteur sur cette route de 1,5 kilomètre, qui compte une dizaine de virages. Le comble de la situation, c'est qu'une départementale parallèle, bien plus large, se situe à seulement 500 mètres. Mais, à distance égale, le GPS ne la suggère pas et priorise la route étroite. 

De son côté, la mairie tente de trouver des solutions et n'a pas hésité à contacter plusieurs géants du numérique. "On a décidé de contacter Apple et Google, ce qui n'est pas le quotidien de la commune, indique le maire, Christophe Colin. On a eu des retours assez rapides, le dossier est bien pris en compte, donc on peut espérer une solution positive". En attendant, la commune va réduire la vitesse sur cette route étroite à 50 km/h. Une solution pour allonger le temps de trajet, et ainsi à obliger les GPS à privilégier l'itinéraire moins dangereux.