Une enquête pour escroquerie est ouverte en Haute-Savoie, où des propriétaires accusent un faux syndic de s'être approprié leurs appartements à Annemasse.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.
"Je ne m'en sors pas trop mal". Même avec des traces sur les murs et une grille d'aération arrachée dans sa cuisine, cette propriétaire d'une résidence d'Annemasse (Haute-Savoie) peut enfin souffler. Christelle vient de réussir à récupérer les clés de son appartement, qui a été squatté... dans des conditions pour le moins étranges.
Fausses factures et faux documents
Retour sur les faits : il y a deux semaines, son locataire l'appelle pour l'informer qu'il vient d'être expulsé. "Il a un mot sur sa porte, lui disant : 'veuillez récupérer vos meubles et vos effets personnels chez le gardien'. Il s'est avéré que c'était un faux gardien", raconte la jeune femme dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. Dans cet immeuble, Christelle n'est pas la seule propriétaire à être victime de ce qui semble être une arnaque plutôt élaborée. Une habitante aurait créé un second syndic avec d'autres résidents. Ils tenteraient ainsi de confisquer les appartements à leurs propriétaires légitimes. "Ils prennent nos appartements, ils mettent les personnes, ils s'approprient toute la copropriété. Et l'idée, à la fin, c'est d'avoir tous les appartements de la copro", s'insurge-t-elle.
Selon le syndic historique, ce petit groupe aurait pendant des années édité de fausses factures, de faux documents. D'abord pour récupérer les charges de la copropriété, puis certains appartements. "Ils contactent les fournisseurs d'énergie, passent les contrats à leur nom à la fois des parties communes et des propriétaires voisins, ce qui leur permet derrière de produire de faux justificatifs de domicile. Nous, ça fait sept ans que ça dure sur les parties communes et là, pour le coup, maintenant, on a passé un cap. C'est sur les parties privatives, les appartements de leurs voisins", explique Florian de la Rue, PDG du Syndic "L'immobilier du bassin génévois".
Le JT de TF1 a contacté par téléphone l'habitante à l'origine de ce conflit de voisinage. Elle conteste la légitimité du syndic historique. "Nous, nous sommes syndic bénévole. Nous ne sommes que des propriétaires qui se sont réunis pour mettre à jour leur règlement de copropriété", avance-t-elle avec aplomb.
Face aux expulsions, plusieurs habitants ont porté plainte. Le parquet de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a confirmé auprès de TF1 avoir ouvert une enquête pour escroquerie.