Une résidence pour seniors a été laissée à l'abandon à Chavanoz, en Isère, après le départ du gestionnaire.Trois retraitées vivant sur place s'y retrouvent seules, squatteuses malgré elles d'un immeuble fantôme.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.
Cette résidence pour seniors située à Chavanoz, en Isère, est rutilante. Et pour cause, le bâtiment n'a presque jamais été utilisé, ou presque. Mais à l'intérieur, c'est une autre histoire : l'impression de vide est saisissante. Les couloirs sont désertés, tandis que le salon et le réfectoire sont à l'abandon, il n'y a même pas de chaises. Sans parler de l'odeur de peinture fraîche qui vous saisit le nez. Il faut dire que sur les 94 appartements, il n'y a que trois résidentes âgées que l'on voudrait bien voir partir.
Elles sont isolées, livrées à elles-mêmes, et cette situation est inacceptable pour des personnes vulnérables.
Evelyne Rossignol, fille d'une occupante de la résidence
Maryse Badoil est l'une d'elles. Âgée de 77 ans, elle a emménagé dans cette résidence dès son ouverture en novembre dernier. On lui promet alors qu'elle pourra bénéficier de nombreux services... qui n'arriveront jamais. Et puis en mars, coup dur, elle reçoit une lettre d'expulsion. "Quand vous voyez la qualité des matériaux mis, l'investissement fait dans ce bâtiment, que vous voyez qu'il est inoccupé et qu'il y a des gens qui demandent des logements... Vous vous dites que ça ne va pas quand même", s'offusque-t-elle.
Autre occupante du bâtiment, Incarnation, 91 ans. Sa fille, Evelyne Rossignol, ne cache pas son inquiétude pour les trois retraitées. "Elles sont isolées, livrées à elles-mêmes, et cette situation est inacceptable pour des personnes vulnérables", dit-elle. En cause, un imbroglio judiciaire. Le gestionnaire des lieux reproche au propriétaire de lui avoir livré un bâtiment avec des vices cachés, notamment un rebord dangereux sur les balcons. "Pour moi, il n'y a pas de malfaçon. C'est un prétexte pour jeter l'éponge", estime Maryse. Depuis, la vieille dame a refusé de quitter les lieux, et elle squatte donc son logement.
Mais la situation s'envenime. Récemment, les trois retraitées ont appris qu'à la fin du mois, l'eau sera coupée, de même que le gaz et l'électricité dans les parties communes. Il ne sera plus possible non plus d'utiliser les ascenseurs. "Elles ne pourront pas rester", s'insurge Evelyne. Les familles ont déposé une plainte collective auprès de la gendarmerie.
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