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Calvados : ramasser des fossiles sur les bords de mer pourrait bientôt vous coûter cher

par M.B | Anaïs Lebranchu, Antoine Vulliez
Publié le 20 mars 2023 à 11h05, mis à jour le 20 mars 2023 à 12h27
JT Perso

Source : JT 20h WE

Ramasser des fossiles le long des falaises jurassiques du Calvados pourrait bientôt être passible d'une amende.
L'État veut créer une réserve naturelle sur une trentaine de kilomètres.
Mais pour des paléontologues amateurs et professionnels, le ramassage doit perdurer.

Ramasser un fossile le long des falaises jurassiques des Vaches Noires, dans le Calvados, pourrait bientôt coûter 750 euros d'amende. L'État veut en effet classer en réserve naturelle six secteurs de 1900 hectares, qui s'étendront sur une trentaine de kilomètres, ce qui y implique l'interdiction de "tout prélèvement de plantes, animaux, fossiles et minéraux", selon un communiqué de la préfecture du Calvados datant du 18 juillet dernier.

Dans un rapport, le Conseil national de la protection de la nature explique : "Les menaces et les pressions exercées sur le patrimoine géologique sont parfois très importantes, notamment au travers des prélèvements de fossiles".

Mais pour de nombreux paléontologues amateurs et professionnels, le ramassage doit perdurer, car la nouvelle réglementation ne prévoirait que des expéditions anticipées et contrôlées. "S'ils ne sont pas ramassés très rapidement, les fossiles sont perdus, ils sont transformés en sable", assure Laurent Puglisi, paléontologue amateur et membre de l'Association de défense de la paléontologie normande.

27.000 fossiles trouvés par des amateurs

La préfecture du Calvados précise dans son communiqué que "des conventions dérogatoires avec des structures partenaires

sont prévues, notamment pour la poursuite des activités scientifiques et pédagogiques en lien avec la paléontologie". Mais pour Laurent Puglisi, "donner des dérogations à une poignée de personnes ou à une poignée de privilégiés, ce n'est pas recevable".

Dans un musée de Villers-sur-Mer reposent 27.000 fossiles trouvés sur la plage par des amateurs. Ces pièces sont à l'origine d'une quarantaine de publications scientifiques. "On veut juste que les gens aient la liberté de ramasser des fossiles, puisque ça alimente la science", estime Laurent Picot, paléontologue et responsable scientifique du musée "Paléospace", qui dénonce une décision "antiscience".

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Dans l'espoir que l'opinion des paléontologues soit prise en compte, une lettre a été envoyée la semaine dernière au ministère de la Transition écologique.


M.B | Anaïs Lebranchu, Antoine Vulliez

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