À Pont-Aven, dans le Finistère, une trentaine de personnes âgées viennent d'apprendre qu'elles doivent quitter sous trois semaines leur résidence, placée en redressement judiciaire.L'une de nos équipes est allée à la rencontre de ces seniors scandalisés.
Trois semaines pour plier bagages et quitter leur résidence. Les vingt-huit personnes âgées qui résident dans cet établissement de Pont-Aven (Finistère) n'en reviennent toujours pas. "Je ne peux pas comprendre. La doyenne ici a 97 ans. Une femme charmante, 97 ans, et... 'aller oust, dehors' !", s'indigne Jacqueline, 89 ans, interrogée par TF1 dans le reportage ci-dessus. La retraitée est bien décidée à ne pas se laisser faire : "Ils me traîneront par les cheveux s'il le faut, mais je ne quitterai pas cet endroit !", lance-t-elle d'un air déterminé.
Depuis juillet, cette résidence de Pont-Aven est placée en redressement judiciaire. La direction, qui est seulement gestionnaire et non propriétaire des murs, se retrouve dans une impasse, car les loyers demandés deviennent exorbitants : "Ce sont des appartements qui ont été vendus par un promoteur immobilier le double de leur valeur. Même si la résidence était à 100% de son taux d'occupation, le chiffre d'affaires que percevrait le gestionnaire ne suffirait pas à payer le loyer qui est attendu par les propriétaires des appartements", explique Sophie Di Rosa, directrice de la résidence.
Cette expulsion est-elle légale ? D'après les avocats consultés par TF1, le flou juridique demeure avant la liquidation judiciaire prévue le 6 octobre. Quoi qu'il en soit, il faut trouver un autre établissement pour les résidents. Jocelyne et sa fille, elles, préparent déjà le déménagement. "On a beaucoup pleuré, maman a fait plusieurs crises d'angoisse, plusieurs crises de panique", raconte la fille de la retraitée. Jocelyne intervient : "Je connaissais les gens. Quand j'étais sur le balcon, les gens s'arrêtaient, on se parlait", confie-t-elle les larmes aux yeux.
La municipalité a également appris la nouvelle il y a cinq jours et tente de trouver des solutions : "On fera en sorte qu'aucune personne ne se retrouve dans la rue. On fera en sorte, avec les services de l'État, avec l'ARS, de trouver des solutions", assure le maire de Pont-Aven, Jean-Marc Tanguy. Le préfet pourrait aller jusqu'à réquisitionner des logements pour abriter les résidents.
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