JUSTICE - La Cour d'appel de Grenoble a autorisé une habitante de Saint-Restitut, dans la Drôme, à garder auprès d'elle les sangliers avec lesquels elle vit depuis 10 ans. Une victoire qui met un terme à un long combat judiciaire.
"Ils adorent les œufs, ce qu'ils préfèrent ce sont les omelettes". Les deux sangliers plongent leur groin dans la main garnie de nourriture de leur maîtresse. "Ce sont des êtres vivants, pleins de sensibilité... Mais il faut composer, car les sangliers ont un caractère de cochon", confie-t-elle, le regard chargé de tendresse. Marie-Christine Gallopin cajole ses bêtes comme si elle avait encore peur de les perdre. Il y a encore quelques jours, cette habitante de Saint-Restitut (Drôme) risquait d'être séparée de l'un des deux mammifères. Mais la cour d'appel de Grenoble a mis fin à ses angoisses la semaine dernière : la femelle est autorisée à rester auprès de sa propriétaire. Le résultat d'une longue bataille judiciaire.
L'histoire insolite commence il y a dix ans. En 2011, l'habitante de la Drôme recueille des marcassins, un frère et une sœur qu'elle baptisera Gruinou et Nonotte. Issus d'un élevage en cessation d'activité, ces animaux nourris au biberon ont échappé à une mort certaine selon Marie-Christine Gallopin. "Ils étaient voués à être euthanasiés, car l'élevage fermait. De mon côté, j'avais les lieux qui s'y prêtaient, j'ai donc entamé les démarches afin de pouvoir les détenir", rembobine la Saint-Restitutienne. Au début, la garde semble gagnée : pour le mâle, elle obtient une autorisation écrite de la direction départementale des territoires (DDT), et un accord verbal pour la femelle.
Ils font partie de mon quotidien
Marie-Christine Gallopin
Si Marie-Christine Gallopin bénéficie du feu vert de la préfecture, un autre acteur vient lui mettre des bâtons dans les roues. Un inspecteur de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) lance une enquête. Ce dernier s'appuie sur un texte de loi qui dispose : un accord suffit pour garder un sanglier, mais s'il y en a "au moins deux", alors il s'agit d'un élevage qui nécessite plusieurs autorisations, rappelle le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
En juillet 2019, le tribunal correctionnel de Valence tranche. Il prononce la confiscation de Nonotte. Un coup dur pour Marie-Christine Gallopin, qui avait plaidé après le délibéré : "Ils font partie de mon quotidien. Le tribunal a des textes et il s'en réfère. L'humain a peut-être d'autres valeurs. Ce sont des bêtes aussi dociles et intelligentes que tout autre animal." À l'époque, la justice reproche à Marie-Christine Gallopin d'avoir souhaité monter un élevage. À cela, la propriétaire répond que Nonotte n'est pas fertile et que Gruinou est castré.
Marie-Christine Gallopin décide de contre-attaquer et fait appel. Une victoire puisque la cour d'appel de Grenoble a décidé d'abandonner les poursuites. Nonotte restera bien dans l'enclos avec son frère. La décision était attendue par les voisins et amis de Marie-Christine. "On ne comprenait pas pourquoi après tant d'années on devait les séparer. Ils sont totalement habitués aux humains", réagit une habitante. De son côté, la principale concernée savoure sa réussite. "Cette décision représente une victoire sur plusieurs plans. Que ce soit pour Nonotte et son frère, mais aussi pour la condition animale", se réjouit Marie-Christine. Preuve que cette femme a tout fait pour garder ses sangliers, elle avait lancé une pétition qui a recueilli 108.000 signatures.
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