À Brest, une barre d'immeuble devait être démolie pour laisser la place à un nouveau projet urbain.Mais la présence de goélands qui nichent sur les toits a repoussé la destruction.Une décision qui ravit les riverains.
On pourrait se croire dans Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock. À Brest (Finistère), une tour d'habitation désaffectée est devenue le royaume des goélands. L'immeuble devait être démoli ce mois-ci pour un projet de réaménagement, mais plusieurs nids ont été découverts récemment sur le toit. Résultat, la démolition est reportée en septembre.
Une bonne nouvelle pour Julien et Adrien qui habitent le quartier. "Il faut le prendre avec humour et ironie. Des goélands qui font en sorte qu'on est tranquille tout l'été sans travaux. Tant mieux, restez là ! On préfère le cui-cui des goélands que les vroum-vroum des pelleteuses. Merci la nature", se réjouissent-ils.
La population des goélands en baisse
Il faut dire qu'en Bretagne, deux espèces de goélands sur trois sont considérées comme menacées. Et le printemps est une période cruciale pour l'oiseau marin. "Nous sommes au début de la saison de reproduction des goélands", affirme Bernard Cadiou, ornithologue, qui constate une diminution de la population des goélands, en dépit d'apparences parfois trompeuses.
"En milieu urbain, on a toujours l'impression qu'ils sont nombreux, alors qu'en milieu naturel, les colonies ont décliné depuis la fin des années 80", explique-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "Les goélands argentés par exemple, qui étaient les plus abondants en Bretagne, en l'espace d'une trentaine d'années, leurs effectifs ont été quasiment divisés par trois."
D'où l'importance de protéger les œufs et de cohabiter avec les goélands. Ce qui n'est pas toujours facile. Sur le port, les Brestois connaissent bien l'animal, surtout en terrasse. "Ils sont téméraires et ils ont de moins en moins peur des gens. Après, c'est sûr que les fientes de goéland, ça tache un petit peu", note Vincent Le Roux, gérant d'une brasserie. "Nous avons un accident ou deux, tous les étés avec les clients. Ça tombe dans l'assiette ou sur la table en plein repas."
Malgré ce contretemps, la démolition de la tour reprendra à la fin de l'été, une fois que les bébés goélands auront pris leur envol.
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