Il y a 41 ans, Collonges-la-Rouge (Corrèze) était élu plus beau village de France.Mais aujourd'hui, habitants et élus refusent de voir leur havre de paix devenir un village-musée.Le 13H de TF1 s'est rendu sur place pour comprendre les données du problème.
Collonges-la-Rouge (Corrèze), élu plus beau village de France il y a 41 ans, subirait-il la rançon de la gloire ? Sur deux kilomètres carrés, il accueille chaque plusieurs centaines de milliers de visiteurs désireux de découvrir l'une des plus belles communes de l'Hexagone. Mais ces vagues de visiteurs entrainent la création de nombreux commerces touristiques : une dizaine de restaurants, des boutiques de produits locaux, mais aussi de souvenirs. Et pour ce faire, de nombreux logements sont rachetés.
Ce que nous montre, en plein cœur du village, le maire de Collonges : "Cette maison était une maison d'habitation et elle a été vendue. Il y aura donc un, deux, trois commerces qui seront installés ici", explique Michel Charlot. Dès lors, impossible pour une famille ordinaire de rivaliser avec des investisseurs et de devenir propriétaire.
"C'est une succession, ce qui veut dire que c'est le plus offrant qui va l'emporter. 420.000 euros, c'est notre budget de fonctionnement. Dans un village touristique, on ne peut jamais suivre au niveau communal le cout de ces implantations commerciales", pointe encore l'édile dans le reportage du 13H de TF1 visible en tête de cet article.
Consultés par la municipalité, les habitants, eux, craignent le scénario du pire. "Il faut éviter que dans 20 ans, Collonges ne soit plus que des pierres rouges sans âme qui vive. Les magasins et les boutiques sont en nombre largement suffisant", écrivent les administrés au maire du village.
Il ne reste qu'une quarantaine d'habitants à l'année
Seule solution pour inverser la tendance, la création d'un plan local d'urbanisme dès l'année prochaine. Dans le centre, plus aucune maison ne pourrait plus alors être transformée en commerce. "Si on veut éviter qu'on devienne un vrai musée qui serait totalement désert le soir, c'est indispensable d'arrêter cette transformation", poursuit l'élu.
Une condition également indispensable pour préserver l'attrait touristique, selon certains commerçants. "Il faut garder le cachet du village", estime l'une d'eux.
Entre activité économique et vie locale, cet équilibre est devenu aujourd'hui une nécessité pour la quarantaine d'habitants à l'année, presque invisibles face au flot de visiteurs. "Il manque peut-être d'un petit commerce de proximité, parce que dès qu'il nous manque quelque chose, on est obligé de prendre la voiture. Pour les personnes âgées, c'est un peu compliqué", pointe Philippe Le Gal, l'un des habitants.
Retrouver une âme de village, un pari pour Collonges, et peut-être la plus belle façon de rester en capacité de dérouler le tapis rouge aux curieux du monde entier.