SEPT À HUIT – Suite à l’explosion démographique et l’extrême pauvreté qui a touché l’Île de la Réunion au début des années 1960, près de 2150 d’enfants réunionnais ont été envoyés en métropole pour y être adoptés. Mais une partie de ces "enfants volés" contestent leurs conditions d’adoption et recherchent leurs parents biologiques.
Cette vidéo est issue de l’émission Sept à Huit du dimanche 20 novembre 2016 présentée par Harry Roselmack. Sept à Huit est une émission de télévision française d’information hebdomadaire diffusée sur TF1 depuis le 3 septembre 2000, présentée par Harry Roselmack.
Sylvie et Jean-Bernard sont retournés sur les traces de leur passé : sur l’Île de la Réunion qu’ils ont quitté alors qu’ils étaient enfants. Tout commence fin des années 1960. Âgés de 4 et 5 ans, ce frère et sa soeur sont confiés par leurs parents au foyer de Guéret. Un an plus tard, le tribunal les déclare "abandonnés", car leur mère n’est jamais venue leur rendre visite. Les deux enfants sont adoptés par une famille bretonne en métropole. Aujourd’hui âgés de 49 et 50 ans, ils sont à la recherche de leur parent biologique pour tenter de comprendre. Car pour Sylvie, c’est un mensonge : ils n’ont pas été abandonnés.
Comme eux, près de 2.150 enfants réunionnais ont été envoyés dans des familles en métropole entre 1963 et 1982. La raison ? Pour faire face à l’extrême pauvreté qui frappe l’Île de la Réunion dans les années 1960 et repeupler des départements en métropole en proie à l’exode rural, le député Michel Debré lance un large plan d’adoption. Un tiers des enfants déclarés "abandonnés" sont envoyés dans la Creuse. Mais des doutes persistent : les services sociaux auraient forcés la main aux familles les plus vulnérables.
Une reconnaissance de l'État en 2014
C’est le combat d’Angela, 80 ans et mère de six enfants, qui accuse les services sociaux de l’époque. Trois de ses enfants ont été adoptés après avoir été déclarés "abandonnés". "On m’a mis une feuille sous le nez, vous mettez votre nom et vous signez", se souvient-elle. Personne ne lui avait expliqué qu’en signant ce formulaire, ses enfants seraient adoptés par une autre famille.
Le 18 février 2014, une résolution est adoptée à l’Assemblée nationale reconnaissant "la responsabilité morale" de la France dans l’histoire des enfants volés.