La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 a démarré lundi.Si elle s'adresse en priorité aux personnes les plus à risque, tout le monde peut se faire vacciner gratuitement.Les Français semblent l'avoir bien compris, à en croire les premiers retours du Conseil de l'ordre des pharmaciens.
"Il y a une demande grandissante". Alors que la nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 a débuté ce lundi 2 octobre, avec deux semaines d'avance sur la date initiale en raison de la recrudescence des cas en septembre, les patients semblent au rendez-vous. "On sent une prise de conscience de l'intérêt de se faire vacciner", explique Bruno Maleine, président des titulaires d'Officine du Conseil de l'ordre des pharmaciens, qui explique que cette tendance avait commencé à s'observer "avant même l'annonce de l'ouverture de la campagne". Et de souligner : "on voit bien que chacun recommence à avoir dans son entourage, de nouveaux cas positifs".
"On a multiplié par quatre ou cinq le nombre de vaccinations quotidiennes par rapport à début septembre", illustre ce dernier, à la tête d'une officine à Villiers-sur-Marne dans le Val-de-Marne. "Le rapport sera pas tout à fait le même dans un quartier de bureau ou un quartier plus résidentiel mais c'est la tendance", ajoute-t-il d'après les premières remontées de terrain enregistrées.
"On voit des plus jeunes sans facteur de risque"
"Le bon indicateur, ce sera le nombre de flacons que les pharmaciens vont à nouveau commander", explique encore le représentant du Conseil de l'ordre des pharmaciens, rappelant que les commandes sont ouvertes sur le site de Santé publique France le lundi et le mardi pour une livraison la semaine suivante.
Initialement, la vaccination anti-Covid devait s'effectuer en même temps que celle contre la grippe, à partir du 17 octobre. Mais le virus s'est une nouvelle fois invité dans le calendrier de la rentrée, après avoir resurgi au cœur de l'été. Face à cette situation, le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) a recommandé mi-septembre "l'accès au rappel vaccinal dès que possible" pour les plus à risque. Dans ce contexte, "les demandes viennent essentiellement de la population à risque qui en est généralement à sa 4e ou 6e dose, mais pas seulement, on voit des gens plus jeunes sans facteur de risque qui nous interroge sur l'opportunité de se faire vacciner", précise encore Bruno Maleine.
Ce dernier évoque un autre facteur qui a sans doute également contribué à l'accueil réservé en pharmacie à cette nouvelle campagne vaccinale. "L'assurance maladie a adressé les bons de prises en charge pour le vaccin contre grippe aux personnes concernées en rappelant par la même occasion la nécessité du rappel Covid", explique-t-il. Et de poursuivre : "on a beaucoup de questions d'ailleurs sur l'opportunité de faire les deux vaccins de façon concomitante, on sent bien que la grippe réactive la question de la vaccination Covid".
Pour rappel, la campagne vaccinale qui vient de s'ouvrir cible essentiellement les plus de 65 ans, les personnes fragiles, atteintes de comorbidités, les femmes enceintes, les résidents d'Ehpad ou encore les individus au contact de personnes fragiles. Toute autre personne souhaitant un rappel peut y prétendre gratuitement, à condition de respecter un délai de six mois après sa dernière injection ou infection au Covid. Cette vaccination peut être réalisée en ville, par un médecin, un pharmacien, mais aussi un infirmier, une sage-femme, ou même un dentiste.