4e VAGUE - Jusqu'où ira l'explosion du variant Delta ? Le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ainsi que le fondateur du site de suivi de l'épidémie CovidTracker, Guillaume Rozier avancent des chiffres inquiétants.
Depuis quelques semaines, la vie a repris son cours normal, à peu de choses près. Les terrasses des restaurants sont bondées, les files d'attente s'allongent devant les cinémas et les visages sont pour la plupart dépourvus de masques. Pourtant, la situation sanitaire se dégrade de jour en jour.
Jeudi, près de 22.000 nouveaux cas de contamination ont été rapportés. Chez toutes les classes d'âge, à l'exception des 70 ans et plus, le taux d'incidence, qui correspond au nombre de tests positifs pour 100.000 habitants, a augmenté de plus de 100%. Et les projections ne sont pas bonnes.
De 50.000 à 150.000 cas ?
Invité ce vendredi matin sur BFMTV, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a dit craindre jusqu'à 50.000 contaminations par jour au début du mois d'août et une nouvelle forte pression sur les services hospitaliers dans les semaines qui suivront. Le fondateur du site de suivi de l'épidémie CovidTracker, Guillaume Rozier, est de son côté encore plus pessimiste. En s'appuyant sur le taux de croissance actuel du Covid-19, il estime que la France pourrait compter 143.000 cas par jours dans 3 semaines.
Si le taux de croissance actuel des cas se poursuit, on aurait 143 000 cas par jour… dans 3 semaines pic.twitter.com/5RByYhEkqQ — GRZ (@GuillaumeRozier) July 23, 2021
"Rappel : ceci n’est pas une prédiction, mais une projection soumise à une hypothèse, qui permet d’évaluer la dynamique de l’évolution de la situation actuelle", précise-t-il tout de même dans un autre tweet.
Vers un retour à la normale d'ici 2023 ?
Auditionné au Sénat jeudi matin dans le cadre des débats sur la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, Jean-François Delfraissy s'est également dit persuadé qu'un nouveau variant arrivera "dans le courant de l'hiver ou au printemps". "Il y a probablement plus de chance qu’il soit toujours sensible au modèle de vaccin actuel", assure-t-il en précisant que si tel n'était pas le cas, "nous avons la capacité de faire de nouveaux vaccins".
Selon le président du conseil scientifique, il ne fait aucun doute que "nous gagnerons" face au virus. Cela prendra cependant du temps. "Le retour à la normale, c'est peut-être 2022, 2023", estime-t-il.
La vaccination et les gestes barrières pour éviter les hospitalisations, déjà en hausse
En attendant, Jean-François Delfraissy insiste sur plusieurs points. Celui de la vaccination tout d'abord, soulignant qu'il n'est pas trop tard pour recevoir sa première injection et éviter une nouvelle catastrophe sanitaire à la fin de l'été. "Si vous avez plus de 60 ans, si vous êtes en surpoids ou êtes atteint de pathologies, et que pour des raisons variées vous ne vous êtes pas fait vacciner, c'est le moment de le faire", a-t-il insisté. Au Sénat jeudi, le médecin affirmait que 55% des patients en surcharge pondérale ne seraient toujours pas vaccinés. "Cela se joue maintenant pour éviter le retentissement hospitalier fin août", insiste-t-il.
Car si cette quatrième vague se caractérisait encore il y a quelques jours par une hausse importante du nombre de cas, sans hospitalisations, ces dernières commencent désormais à augmenter de manière inquiétantes. En Occitanie, les nouvelles hospitalisations dues au Covid-19 ont été multipliées par trois en 15 jours, alors que le taux d'incidence est passé en une semaine de 74 pour 100.000 habitants à 228 pour 100.000 habitants en moyenne régionale. "L'impact sanitaire est désormais avéré", souligne l'agence dans un communiqué, "tant pour les hospitalisations conventionnelles (90 par semaine contre 30 par semaine il y a 15 jours) que pour les soins réanimatoires (30 par semaine contre moins de 10 par semaine il y a 15 jours)", écrit ce vendredi l'Agence régionale de santé dans un communiqué.
Au niveau national, Santé Publique France rapporte dans son dernier bilan une hausse des hospitalisations de 55% et du nombre de patients admis en services de soins critiques de 35% du 12 au 18 juillet. Une première après 15 semaines de baisse.
Le médecin martèle également l'importance des gestes barrières, progressivement délaissés par les Français. "Quand on est vacciné complètement, on est protégé contre la survenue de formes graves. On n'est pas totalement protégé contre l'infection ni même la transmission du virus", rappelle-t-il en conseillant aux personnes vaccinées de continuer à porter le masque dans les endroits impliquant une proximité avec d'autres personnes.
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