Alerte sur la présence de bisphénols dangereux dans des produits pour bébé

Publié le 19 avril 2023 à 9h37

Source : JT 20h Semaine

L'UFC-Que choisir alerte ce mercredi sur la présence de bisphénols dans des produits pour bébé, mais aussi des contenants alimentaires.
Des substances chimiques considérées comme dangereuses pour la santé.
Et qui pourraient être des perturbateurs endocriniens.

Si le bisphénol A est interdit dans les contenants alimentaires comme les biberons, les bouteilles ou encore les conserves depuis 2015, ce n'est pas pour autant que ces produits ne contiennent plus aucun bisphénol. C'est en tout cas l'alerte lancée ce mercredi 19 avril par l'UFC-Que Choisir. Dans une étude publiée dans son numéro de mai, l'association de consommateurs révèle la présence de ces substances chimiques dans un grand nombre de produits pour bébé et de contenants alimentaires. Face à ces résultats, elle demande l'interdiction totale des bisphénols dans les produits du quotidien les plus à risque.

Qu'est-ce que les bisphénols ?

Les bisphénols sont une famille de substances chimiques. Elles sont largement utilisées pour fabriquer tout type d'objets en plastique, comme des jouets, des textiles ou des revêtements de boîte de conserve. Le plus connu d'entre eux est le bisphénol A (BPA). Il est classé depuis 2015 en France comme perturbateur endocrinien par l'Anses et a été placé en 2017, à l'initiative de l'Agence nationale de sécurité alimentaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail, sur la liste des substances extrêmement préoccupantes de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Depuis huit ans, il est interdit dans les contenants alimentaires.

Mais depuis, plusieurs industriels ont décidé de remplacer cette substance par... d'autres bisphénols. Des substituts qui sont également suspectés d'être des perturbateurs endocriniens par l'ECHA avec des risques potentiellement graves pour la santé humaine pouvant entraîner des fausses couches, des dysfonctionnements sexuels et reproductifs ou des retards cognitifs. 

Dans quels produits sont-ils présents ?

Les tests de l'association de consommateurs révèlent la présence de ces bisphénols "dans six gourdes et tasses pour bébé sur les 14 testées ainsi que dans 7 anneaux de dentition sur 12". Les anneaux pour bébé se révèlent particulièrement à risque puisqu'ils peuvent être mastiqués tout au long de la journée. "Alors que les perturbateurs endocriniens sont plus particulièrement nocifs aux stades précoces du développement des enfants, il est scandaleux que de trop nombreux fabricants n’aient pas encore pris de mesures à la hauteur des potentiels risques induits par ces composés", fustige l'UFC-Que Choisir. 

Les bisphénols ne sont pas uniquement présents dans les produits pour bébé, puisqu'ils sont également largement utilisés dans les vernis plastiques des contenants alimentaires. Le test réalisé par l'association de consommateurs montre ainsi qu'aucune des 12 boîtes de conserve et des 11 cannettes de soda testées n'est exempte de bisphénols. Les substances ont aussi été retrouvées dans des collants ou des lunettes en grande quantité.

Vers une interdiction des substances ?

La présence des bisphénols dans ces produits est toutefois parfaitement légale puisque si la France interdit le BPA dans tous les contenants alimentaires - contrairement à l'Europe qui l'interdit pour les seuls produits à destination des tout-petits - toutes les autres substances de cette famille restent autorisées. " S’agissant des teneurs maximales autorisées dans les produits, les réglementations autorisent des niveaux de présence significatifs, alors que la capacité des perturbateurs endocriniens d’agir à très faible dose justifierait une interdiction, même à l’état de trace", pointe l'UFC-Que Choisir.

L'association réclame ainsi l'interdiction "globale des bisphénols ou a minima des 34 bisphénols dangereux identifiés par l'Agence Européenne des produits chimiques" dans les emballages alimentaires et les produits destinés aux enfants. Dans une étude publiée en 2017, l'Anses estimait déjà que "ces substituts partagent parfois les mêmes propriétés dangereuses que la substance qu'ils remplacent (le BPA, ndlr)" et appelait à trouver des alternatives à leur utilisation.


Annick BERGER

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