Allergies aux pollens : la France en alerte

Allergies au pollen : la pluie entraine-t-elle vraiment une baisse des symptômes ?

Publié le 25 mai 2023 à 13h42, mis à jour le 26 mai 2023 à 8h10
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

La pluie peut réduire la quantité de pollen en suspension dans l'air et donc les symptômes allergiques.
Mais cela ne vaut pas pour les fortes pluies et les orages, qui sont un facteur aggravant pour certains.
En cause : les particules résultant des grains fragmentés au sol.

La pluie, amie ou ennemie des personnes allergiques au pollen ? Alors que beaucoup pensaient la question tranchée, la confusion s'immisce désormais chez certains concernés qui ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause : de nouvelles études ont mis en évidence ces dernières années l'impact ambivalent de l’humidité de l’air sur les allergiques, et il serait désormais plus opportun de distinguer la nature des précipitations pour adapter les recommandations. 

Ainsi, tandis que des pluies continues, faibles à modérées, soulagent en général les symptômes, les fortes pluies et les orages, eux, sont susceptibles de les accentuer.

Gare aux fortes pluies et aux orages

Plus en détail, les pluies continues mais faibles à modérées plaquent les pollens au sol, ce à quoi s'ajoute le fait que par temps pluvieux, la plante conserve son pollen pour le relâcher dans des conditions plus favorables, d'où le confort ressenti par certains en comparaison à d'autres conditions climatiques. En revanche, les fortes pluies projettent les grains de pollens au sol et les fragmentent en particules allergéniques, a mis en évidence une étude parue en mai 2020 dans la revue Environmental Science & Technology Letters. "Nos résultats montrent que tandis que les grains de pollen diminuent considérablement lors des précipitations, un pic de concentration en fragments de pollen se produit pendant les épisodes de pluie et persiste ensuite pendant plusieurs heures", a eu l'occasion d'expliquer à l'époque Elizabeth Stone, co-auteure.

Or, ces particules ne sont pas stoppées par nos cils et muqueuses nasales et pénètrent ainsi aisément jusqu'à nos bronches. C'est ce qui explique que certaines personnes subissent une recrudescence de leurs symptômes allergiques pendant ou dans la foulée de fortes pluies. 

Une augmentation des crises d'asthme

Il en est de même concernant les orages, qui fragilisent aussi les grains qui produisent les protéines à l'origine des allergies. Ainsi, des pics de crises d’asthme sont épisodiquement observés en France, comme à l'étranger, lors de périodes d’émission de pollens, dans la foulée d'orages. Les chercheurs français se sont notamment penchés sur l'un d'eux, survenu à Nantes le 7 juin 2013 et ayant entrainé une augmentation soudaine des appels à SOS Médecins pour crises d’asthme entre 21h et minuit. Les Anglo-Saxons ont de leur côté inventé une expression pour décrire le phénomène : "thunderstorm asthma epidemics", pour "épidémies d’asthmes orageuses". 

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La semaine dernière, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a de son côté alerté sur son site sur un autre effet contre-intuitif des pluies et des orages pour les allergiques. Nourries par les averses, les graminées - des herbacés très communs poussant le long des routes, des champs, voire sur les ronds-points, et au potentiel allergisant fort - peuvent en effet voir leur développement dopé, avec pour conséquence des concentrations de pollens d'autant plus élevées les jours qui suivent.


Audrey LE GUELLEC

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