RECHERCHE – Des chercheurs français montrent qu’une molécule du système immunitaire pourrait rétablir certaines fonctions cognitives, dont la mémoire, chez des souris. Un espoir pour les 900.000 Français concernés par la maladie neurodégénérative.
Stimuler le système immunitaire pour renforcer les défenses du malade. C’est l’objectif du traitement par immunothérapie qui a déjà fait ses preuves en cancérologie et pour les maladies auto-immunes. Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont voulu examiner cette piste pour les maladies neurologiques, dont Alzheimer fait partie.
Et les résultats parus dans la revue scientifique Brain ce mercredi sont plutôt prometteurs. Les équipes de Nathalie Cartier-Lacave et de David Klatzmann, directeurs de recherche, expliquent dans un communiqué qu’une molécule appelée interleukine-2 (IL-2) est capable restaurer des fonctions cognitives altérées, dans le modèle animal.
Des connexions neuronales reformées
Pour bien comprendre, la maladie d’Alzheimer se caractérise par une lente dégénérescence des neurones, caractérisée par une inflammation des cellules du cerveau. Ce phénomène provoque des troubles de la reconnaissance, émotionnels et de la mémoire. Pour stopper l’inflammation, les scientifiques ont donc cherché à stimuler les processus anti-inflammatoires déjà existants. Parmi les cellules immunitaires qui y contribuent : la fameuse molécule interleukine-2 (IL-2).
En l’administrant à des souris, les scientifiques français sont ainsi parvenus à rétablir les fonctions altérées. Au bout de quelques semaines, ils ont constaté une régression des plaques d’amyloïdes, responsables de la dégénérescence. Dans le même temps, les connexions neuronales se sont reformées. Du coup, les souris traitées ont réussi les tests de mémoire comme celles qui étaient en bonne santé.
"Ce travail fait la preuve de l’intérêt des immunothérapies pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, et notamment de l’intérêt de l’interleukine-2, concluent les auteurs. Ce traitement s’attaque aux conséquences de la maladie, la perte des synapses et les symptômes cognitifs qui l’accompagnent." Il reste maintenant à tester le potentiel d’un tel traitement sur l’homme.
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