Alzheimer : la "thérapie occupationnelle" prouve ses bénéfices pour les patients

par Julie BERNICHAN
Publié le 25 janvier 2017 à 14h25
Alzheimer : la "thérapie occupationnelle" prouve ses bénéfices pour les patients
Source : SIPA

ÉTUDE – Face à la maladie d'Alzheimer, l’efficacité de la prise en charge personnalisée à domicile, dite "occupationnelle", a déjà été prouvée par de nombreuses études. Mais des chercheurs français ont voulu étudier ses effets dans des conditions réelles. Les résultats prometteurs de leurs travaux incitent à persister dans cette voie.

Avec près de 225.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la nécessité de mieux prendre en charge les patients atteints par la maladie d'Alzheimer et d’améliorer leur qualité de vie se fait sentir. Stimulation neuronale, jeux vidéo adaptés ou encore méthode Montessori, les scientifiques tâtonnent. Et parmi ces méthodes, une semble se démarquer : la thérapie occupationnelle. 

Ce traitement consiste "à stimuler certaines activités de personnes malades ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement", explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Dans la pratique, le médecin prescrit cette thérapie et les professionnels de santé (ergothérapeutes, psychomotriciens…) viennent au domicile du patient pour lui prodiguer les soins. 

Des résultats pour les patients et les aidants

Si des études antérieures ont déjà montré les bénéfices de cette approche thérapeutique dans le ralentissement de la perte d’autonomie et des troubles du comportement inhérents à la maladie d’Alzheimer, les chercheurs de l’Inserm se sont intéressés à ses effets sur le long terme et dans des conditions de soins de routine. Leurs travaux ont été publiés dans le Journals of Alzheimer’s Disease.

Ainsi, les scientifiques ont recruté 421 patients atteints de démence, qu’ils ont suivis pendant 6 mois. Ils ont donc pu comparer  leur évolution clinique entre le début de la thérapie et sa fin, trois mois plus tard. Ils ont ensuite reconvoqué les participants pour étudier les effets de la thérapie occupationnelle sur le plus long terme, soit encore trois mois après.

Verdict des auteurs : "Les résultats indiquent que les troubles du comportement des malades, le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade et la charge émotionnelle associée à cette prise en  charge, avaient significativement diminué au cours des 3 mois d’intervention et étaient stables après cette période." Bref, une qualité de vie significativement améliorée.

Une piste pour les patients diagnostiqués de façon précoce

Mais la thérapie a montré davantage de bénéfices cliniques pour les patients diagnostiqués de façon précoce. Du moins sur leur performance cognitive. Du côté de l’autonomie, celle-ci est restée stable "au cours des 3 mois d’intervention mais elle était significativement réduite par la suite", précisent les chercheurs. 

Preuve que la thérapie occupationnelle est efficace et devrait concerner en priorité les patients diagnostiqués à un stade précoce. Les scientifiques espèrent désormais ouvrir la voie à un nouveau domaine de recherche concernant la thérapie occupationnelle, pour en préciser les avantages. La France semble déjà bien engagée en ce sens. Plusieurs plans pour la maladie d’Alzheimer sont mis en place depuis 2008. Le dernier en date, celui pour les maladies neurodégénératives, comprend entre autres le nouveau dispositif de la thérapie occupationnelle.

Recherche : une molécule pour stopper la maladie d’AlzheimerSource : JT 20h Semaine
Cette vidéo n'est plus disponible

Julie BERNICHAN

Tout
TF1 Info