Un solvant potentiellement cancérigène détecté dans l'eau de neuf régions françaises

par A.B.
Publié le 3 juillet 2023 à 11h29, mis à jour le 4 juillet 2023 à 9h18

Source : Les MATINS LCI

L'Agence nationale de sécurité sanitaire a détecté la présence de 1,4-dioxane dans des nappes phréatiques de neuf régions françaises.
Ce solvant est classé comme cancérigène possible pour l'homme.
La région Île-de-France est particulièrement touchée par cette contamination.

C'est un chapitre de l'étude menée par l'Anses, durant deux ans, et publiée en avril dernier, qui est passé relativement inaperçu. Alors que la présence quasi généralisée de chlorothalonil dans l'eau potable en France a été largement relayée, la présence de 1,4-dioxane est passée relativement inaperçue. Ce solvant, classé comme cancérigène possible pour l'homme, a pourtant été détecté dans l'eau de neuf régions françaises par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, pointe lundi 3 juillet Le Parisien

Le 1,4-dioxane est utilisé depuis les années 60, notamment en tant que solvant dans la production de peintures, vernis, colorants ou antigels. L'Anses pointe également qu'il peut être utilisé dans des détergents, des déodorants, des shampoings, des cosmétiques et des pesticides, mais aussi dans l'industrie pharmaceutique, la production de textiles ou encore l'industrie papetière.

Les Yvelines particulièrement touchées

Le rejet de ce solvant est lié "aux pratiques d'élimination des déchets chimiques ou aux rejets d'eau résiduaires". Mais en raison de ses propriétés, le 1,4-dioxane est très mobile dans les sols et peut donc contaminer les eaux souterraines. C'est ce qui a été détecté dans neuf régions françaises : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Occitanie. La région francilienne est la plus touchée selon Le Parisien, avec quatre usines de production d'eau potable présentant des résultats positifs au produit, dont deux dans les Yvelines, l'un présentant une concentration maximale à 4,8µg/l (microgrammes par litre), soit le record de France. 

Pour mieux comprendre les implications de la présence du 1,4-dioxane, d'autres investigations vont être menées par l'Anses en collaboration avec l'Agence régionale de santé (ARS). En attendant, l'Agence précise au Parisien que "l'eau distribuée sur les communes concernées est de bonne qualité pour les paramètres analysés dans le cadre du contrôle sanitaire réglementaire et compte tenu des connaissances scientifiques actuelles". 

Le 1,4-dioxane commence à peine à intéresser les agences sanitaires à travers le monde pour ses effets potentiellement dangereux pour l'homme. Pour le moment, en France, il ne fait l'objet d'aucune réglementation. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a quant à elle pour le moment fixé le critère de qualité à 50µg/l pour l'eau potable, soit bien au-dessus des seuils détectés dans les sites d'Île-de-France. Un seuil également en place au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Corée du Sud ou au Canada. Aux États-Unis toutefois, l'Environnemental Protection Agency (US-EPA) préconise un seuil maximal à 0,35 µg/l.


A.B.

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